jeudi 26 juin 2008

UN RECIT DE FICTION (1995).


MANUSCRIT 1995

St-J-D'Astre1995














tiempo - nuevo
( RECIT)















CHAPITRE I



J'étais arrivé dans cette ville, par le bateau. J'avais préféré le bateau à l'avion, car cela est plus dépaysant. J'avais juste assez d'argent pour tenir un mois dans cette ville. J'avais tout quitté, mes amis, ma patrie, j'avais même abandonné mon chien "paille" à une de mes maîtresses, la plus jeune, car elle avait un bon feeling avec lui.
Je n'avais emporté que mon chapeau, ma valise avec le nécessaire de toilette et des vêtements de rechange. Contrairement à mes habitudes je n'avais amené qu'un seul livre, LE TRAITE DES PASSIONS DE....... il me suffirait largement pour ce que j'étais venu faire ici.
Ce que j'étais venu y faire, le savais je moi-même ?
Un homme de cinquante ans ressemblant à un fuyard voilà ce que j'étais.
J'avais tout abandonné du moins pour un certain temps, la peinture qui ne me faisait pu vivre, mes projets d'acheter une petite bicoque pour me retirer à la campagne ; la seule chose que je n'avais pas réussit à abandonner, c'était cette immense détresse qui m'enveloppait.
Je ne savais pas d'où elle m'était venue et quand elle m'était venue, tout ce que je savais, c'est qu'elle me harcelait depuis quelques années à présent.
C'était en partie pour la fuir que j'étais parti. Manque de bol, elle avait pris le bateau avec moi, et elle m'avait suivie.
Lorsque j'ai aperçu, les immenses gratte-ciel de cette ville depuis le pont du bateau, j'ai cru halluciner. Je n'avais pas une adresse ou aller, je ne parlais quasiment pas la langue du pays. Seul un fou pouvait s'embarquer comme ça pour une destination choisie, au hasard, sur un coup de tête.
J'avais choisi cette ville volontairement au hasard sur la mappemonde, et je m'étais dit -Écoutes moi, tu as fais peu de choses intéressantes dans ta vie, si ce n'est te livrer à cette infernale passion, la peinture ; elle ne ta rien rapporté jusqu'à présent, sauf une partie de plaisir que tu t'es donné jusqu'au jour ou tu t'es réveillé la gueule enfarinée en te disant que tu avais laissé filé tes plus belles années sans même prendre le temps de voyager autrement qu'en imagination ; à présent il est temps de larguer les amarres ! Laisse la peinture derrière toi, elle ta assez donnée, va découvrir le monde à la façon des aventuriers, et offre-toi quelques bonnes sensations. Oublie tes obsessions de peintre, laisses toi aller à la dérive quelques temps, la meilleure façon d'y arriver, c'est de ne pas calculer ton coup, c'est de te jeter à l'eau, comme un jeune chien de cinquante berges, c'est la meilleure façon de savoir si tu n'est pas encore rassis.-




La chambre d’hôtel que je me suis trouvé n'est pas confortable, elle pue la brillantine en plus, je ne sais pas quel était le précédent locataire, mais j'ai l'impression qu'il devait utiliser une sorte de mauvaise crème pour se frictionner ; d'ailleurs cette odeur n'est peut-être pas celle de la brillantine, mais j'ai toujours eu un mauvais odorat !



Je ne parle pas la langue du pays, mais cela ne me gêne qu'à moitié, car j'ai rencontré ce matin en me promenant dans cette ville un homme qui devait avoir mon âge et qui ma dit en français -Votre espagnole serait bien meilleur, si vous preniez le temps de consulter un dictionnaire ; vous ne réussirez jamais à vous faire comprendre ici, si vous parlez cette langue aussi mal! - Sur ce il ma invité à m’asseoir sur un banc, et il ma donné quelques conseils pour me débrouiller. - Que venez vous faire ici ? Vous cherchez du travail ? A votre allure on a l'impression que vous êtes complètement perdu... ne vous laissez pas décourager, je peu vous indiquer quelques tuyaux si vous désirez rester ici dans cette ville. Je connais la France, j'y ai vécu quelques années ; un superbe pays ; dommage que les français soient si peu captivants. En France, j'y serais resté volontiers plus longtemps, si mes obligations familiales ne m'avaient obligées à partir. Ici, c'est une ville que les gens adorent, moi je la trouve épouvantable !-

A vrai dire cet homme ne m'a pas beaucoup aidé à découvrir la ville à part qu'il ma indiqué les endroits à ne pas fréquenter, et les personnes de qui je devais me méfier si jamais je voulais ne pas avoir d’ennuis ce qui n'est déjà pas si mal. Si on vous demande de l'argent, m'a t'il dit prenez gardes de ne pas en donner trop, certains individus ici ont la main leste. Si vous voulez rencontrer des filles allez sur les quais ; mais faites attention à la police, elle surveille les étrangers, et s'arrange pour leur soutirer de la monnaie à la moindre occasion ; cette ville est vraiment un enfer ! . Si vous voulez me revoir passez de temps en temps prés de ce parc, j'y suis souvent, on pourra parler. Si vous avez des ennuis, je pourrai vous conseiller.


J'ai rencontré sur les quais, une fille qui s'appelle ZAIDA, elle avait à peine dix sept ans ; elle ne parlait pas anglais encore moins le français, elle parlait la langue de sa province natale une sorte de dialecte probablement mélangé à des mots d'origine espagnole. Elle ma sourit quand elle ma vu ; mais c'est normal, puisqu'elle voulait que je couche avec elle, pour une somme dérisoire. Quand un policier est passé, elle a fait semblant de regarder ailleurs. Après son passage, elle ma entraînée dans une cabane en béton qui se trouvait sur les bords du quai, et qui devait lui servir de maison.
Il y avait un cierge qui brûlait devant une photographie d'un homme noir, juste à l'entrée de la pièce ou elle m'entraînât, plus quelques meubles, et des chaises. Elle repoussa une tenture mauve avec des signes en forme de fleur dessinés dessus. La pièce dans laquelle elle m'invita à rentrer en me tirant par le bras, était assez petite, mais de nombreux objets l'encombraient ; il y avait des statues en bois d'origine mystérieuse en grand nombre, une dizaine de chandeliers étaient posés sur un grand coffre, elle les alluma, je vis son sourire éclatant me transpercer. Elle m'attira vers le matelas couvert de bordures qui était posé à même le sol, elle fouilla dans mes poches et me fit signe qu'elle voulait de l'argent. Je me suis souvenu du conseil que m'avais donné l'homme que j'avais rencontré le matin même dans le parc, il m'avait dit de ne pas en donner trop ; c'était le genre de conseil que je ne pouvais pas écouter; cette fille me plaisait, et j'avais envie de lui faire plaisir; je lui tendit une liasse de billets. Elle s’arrêta net dans son élan et éclata de rire en n'en prenant qu'un seul. Et elle m'attira vers elle. Elle prit le billet que je venais de lui donner et remontant sa robe, elle le fit glisser sur son pubis noir, car elle ne portait pas de sous-vêtement sous sa robe. Elle se saisit d'une de mes mains et la plaqua contre son sexe, par-dessus le billet, puis elle se mit à me mordiller les lèvres.
Je me demandais, si je ne rêvais pas.
Je venais de débarquer dans cette ville la veille au soir, je l'avais à peine explorée, et soudain je me retrouvais dans une chambre éclairée par des dizaines de bougies, en train de coucher avec une fille que je ne connaissais pas ; je m'étais vu en train de lui donner de l'argent pour faire l'amour avec elle, alors que cette chose là, était tout à fait en dehors de mes habitudes ; je devais être passablement perturbé. Pourtant je n'étais pas gêné, j'avais décidé d'aller jusqu'au bout des situations qui se présenteraient à moi au fur et à mesure qu'elles se présenteraient. Zaida ! Aida ! .....elle me parlait une langue que je ne connaissais pas. Elle répétait Zaida ! Zaida!.. Je compris soudain que c'était son nom. Jean ! Jean ! .......Zan ! Zan ! Répétait t'elle en riant. Machinalement je lui avais livré mon prénom.











CHAPITRE II







Je ne suis pas resté longtemps à ma chambre d'hôtel, il ne me plaisait pas. J'en ai trouvé un plus proche de la mer.
Je me suis mis à dessiner ce matin.
Pourtant je m'étais promis de ne pas toucher à un seul crayon pendant mon séjour.
Je me suis surpris à dessiner le corps d'une femme qui ressemblait trait pour trait, à celui de Zaida.
Je n'ai pas parlé de ma nuit avec elle, je n'aime pas parler de ces choses là.
Pourtant je suis atterré, car je suis cassement tombé amoureux de cette fille.
Je suis à peine débarqué dans cette ville, je tombe sur la première fille que je vois ou plutôt qui me voit, car c'est elle qui ma vu, c'est normal les filles comme Zaida cherchent les étrangers pour leur argent, et je tombe amoureux d'elle.
Il y a quelque chose qui m'attire. Je l'ai bien cherché, c'est tout de même moi qui suis allé me promener sur les quais, je voulais juste voir. c'est ce que je dis.. .en réalité je cherchais un contact, je l'ai trouvé au pire endroit... .Pourquoi au pire? Je me dis que
J'aurais du faire attention, car une maladie est vite attrapée. Zaida...... cette fille à peut-être une maladie.
Pourtant je dois bien l'avouer, il y a en elle quelque chose qui m'attire.
Elle est éclatante d'une vie impétueuse, mais surtout, elle a quelque chose dans le regard qui ma surpris.
Je ne connais vraiment rien d'elle.
Je sais qu'elle a besoin de mon argent et c'est probablement la seule chose qui l'intéresse. Pourtant elle a porté sur moi un regard étrange, un regard violemment interrogateur et passionné, comme si quelque chose en moi l'avais intéressée une chose autre que mon argent ; mais j'ai peut-être rêvé. Elle n'a pas été gourmande elle ma seulement redemandée deux autres billets, alors que je lui avais proposé une liasse entière.
Cette après midi je me suis promené dans la ville. Je ne la connais pas encore. Elle m'impressionne beaucoup à cause de son architecture maritime. Les buildings qu'on voit en la découvrant depuis la mer, sont situés à l'opposé du lieu ou j’ai trouvé mon hôtel. Je suis installé dans l'ancien vieux port, tout prés des quais. Demain je poursuivrai mon exploration.


Ce qui me frappe dans cette ville, c'est la grandeur de ses rues, et les petites boutiques qui y sont installées. Il y a des multitudes de petits commerces qui sont très animés. J'ai goutté les spécialités locales(façon de parler)Un plat de poissons mélangé avec des haricots et des piments. Je me suis perdu deux fois en me promenant dans les petites ruelles qui débouchent sur la place des Banques. Cette grande place ne s'appelle pas place des banques mais d’un autre nom que j’ai oublié; c'est moi qui lui ai donné ce nom car on y trouve une multitudes de banques. Je dois me procurer un plan de cette ville, ce serait plus intelligent.
Il y a pas mal d'européens dans cette ville, elle est très cosmopolite. Il y a aussi pas mal de misère. J'ai vu des groupes d'enfants qui demandaient de l'argent avec insistance a des touristes de passage. Certains se sont agrippés à moi pour en obtenir ; pour eux, je suis un touriste comme les autres. Ils ont raison, je suis un touriste. Mais un touriste un peu différent du moins c'est ce que je crois , les autres touristes, savent tous ou ils vont; moi seul, je ne sais pas ou je vais.

Mon désespoir m'a repris, cette après midi pendant un cours instant, j'ai eu envie d'aller me jeter dans la mer. Mais en général, c'est une chose que je ne fais jamais. C'est ma façon à moi d'évacuer mon blues j'imagine que je me donne la mort.
Que suis je venu faire ici ? Cette ville que j'ai choisie au hasard sur la carte, est ce véritablement un hasard qui me la fait rencontrer ?
Je dois revoir cette fille Zaida, c'est la seule chance que j'ai de trouver un cœur dans cette ville dût elle me dépouiller complètement de mon argent.

Dans un bar de la ville ce matin en fin de matinée, j'ai rencontré un couple français, des compatriotes. Le couple était à la recherche d'un enfant - Il paraît m'ont 'ils dit qu'on en trouvent dans la région, ce sont des orphelins, ou des enfants de la rue placés en institution ; ils sont abandonnés à eux mêmes - m'a dit la jeune femme. Elle devait avoir une trentaine d'années. - Vous ne pouvez pas avoir d'enfant ? - Je me suis adressé à l'homme en posant cette question. Il devait avoir une trentaine d'année également, portait une casquette américaine sur la tête, et un T - short sur lequel était écrite la déclaration des droits de l'homme, il était en short en bermuda et en sandalettes; ah! j'avais oublié de le signaler, dans cette ville la chaleur est presque accablante , de la sueur perlait sur son front. La jeune femme qui l’accompagnait, avait les cheveux châtains, mi-longs, un beau visage avec un peu de tristesses dans les yeux , ses yeux étaient d’un bleu gris limpide , elle n'était pas vraiment jolie, mais elle dégageait un certain charme. A ma question, le jeune homme parût embarrassé, ou plutôt gêné.- C'est vrai nous ne pouvons pas avoir d'enfant, et cela nous désole, nous avons décidé d'en adopter un d'un pays d’Amérique du sud. Nous avons appris qu'ici il y avait ici un centre qui s'occupait de recueillir les informations sur le sujet, nous sommes passé ce matin, ils nous ont dit d'attendre un peu qu'il y aurait peut-être quelqu'un qui pourrait nous aider dans quelques jours ; nous sommes plutôt optimistes!- - Il ajouta comme pour se plaindre - Nous venons de si loin ! -
Il me demandèrent ce que j'étais venu faire ici. Je leur ai répondu que j'en avais marre de ma vie dans la région parisienne, que j'avais besoin de me changer les idées.
- Avez vous des enfants ? - ma demandé la femme. - Non je n'en ai pas ! - Ais je répondu.
- Cela ne vous manque donc pas ? - Ma telle demandée. - Cela m'a manqué, mais à présent cela m'est passé- . Ais je répondu. C'était la vérité. Je n'avais pas à vrai dire grand chose à parler avec eux. C’est pourquoi nous sommes quitté , après avoir pris une bière ,en nous souhaitant mutuellement bonne chance, nous venions de deux mondes entièrement différents .
Ils m'ont souhaité bonne chance, alors qu'ils ne connaissaient rien de ma situation, à part le fait que j'étais dans cette ville en voyage de plaisance. Je devais sans doute avoir une mine déplorable, pour qu'ils m'aient souhaité bonne chance d‘une façon aussi condescendante .
- Je dois surveiller ma mine !.-



En rentrant à l'hôtel, j'ai pris un bain et pour me changer les idées, j'ai ouvert au hasard le traité des passions.
Je suis tombé sur le paragraphe 212,il disait en substance ceci.
- Lorsque l'équilibre naturel qui ordonne les passions vient à se rompre, un charme vivace peu en naître ; en général ce charme ne dure pas ; il n'est souvent que le début d'une longue suite de déboires qui peuvent altérer l'amour propre au point de rendre aveugle celui qui se livre à ses passions naturelles s'en s'être aperçu qu'elles avaient dévalées une pente nouvelle. Celui qui poursuit ses passions dans cette circonstance sans s'apercevoir que l'origine de celles ci est changée peut du jour au lendemain se retrouver dans une corporéité différente de celle qu'il avait acquis précédemment. Chaque mouvement spontané qu'il effectuera ira à contresens de ce qu'il désir, s'il persiste à poursuivre ses vieilles passions naturelles, elles lui paraîtront soudainement vide de sens, et sa vie lui paraîtra soudainement en rupture totale avec celle qu'il vivait auparavant. Celui qui sait lire en lui-même comprendra que cet état de déséquilibre n'est que la conséquence d'une transformation subtile qui s'est opéré à son insu dans sa propre manière de voir. Il profitera habilement des circonstances pour adopter un autre point de vue que celui qu'il adoptait précédemment , il rectifiera doucement sa façon de voir le monde. Il cherchera à trouver la nouvelle façon de voir la plus adaptée à son état présent. Il comprendra plus rapidement d'autant plus rapidement que son ancienne façon de voir ne lui convenait plus.
Lorsqu'il rencontrera sur son chemin une nouvelle façon de voir , il devra l’observer avec intérêt; il la prendra en modèle quelques temps , pour un temps qui correspondra exactement à son nouveau désir de voir.
Il devra s'imprégner de cette nouvelle façon de voir de telle sorte qu'elle lui devienne aussi familière que son ancienne façon de voir. Lorsqu'il sera lassé par celle ci s'il s'en lasse, il reviendra à la première ( à son ancienne manière de voir) . Il s'apercevra alors que son déséquilibre ancien n'était dû à rien d'autre qu'à une mauvaise façon de voir. Confrontant alors les deux façons de voir, l'ancienne et la nouvelle, il pourra choisir pour lui-même laquelle il préfère, de l'ancienne et de la nouvelle. Si son trouble persiste, après cette confrontation, il devra se dire que le temps est venu pour lui de renoncer définitivement à toute façon de voir. Ce faisant, il devra renoncer probablement à toutes passions ; ce qui n'est donné qu'à très peu d'individus et peu mener à la folie. La plus sage résolution serait de s'abandonner à la passion la plus naturelle, c'est à dire à la passion la plus proche de celle que son cœur adopterait s’il devait la désigner par lui-même. Ceux qui persisteraient à s'abandonner à une ancienne façon de voir sans s'apercevoir qu'elle est la cause de leur trouble, ceux là ne méritent pas qu'on les aide, car leur stupidité est sans recours.-

J'ai lu ce dernier passage presque mécaniquement, j’avais la tête ailleurs pourtant je savais , je ne sais pourquoi que ce passage là s'adressait à moi.

Je lis le traité des passions depuis déjà pas mal de temps, et je me suis surpris à y trouver des enseignements sur ma vie que je n'ai trouvés nul part ailleurs. En même temps, j'ai souvent lu le traité des passions comme un ouvrage purement délassant ; c'est mon goût pour les sentences et les maximes qui m'attirent vers ce livre.
Aujourd’hui pourtant il pourrait bien m'indiquer une voie que j'ai pris trop peu au sérieux.
- Ceux qui persisteraient à s'abandonner à une ancienne façon de voir sans s'apercevoir qu'elle est la cause de leur trouble, ceux là ne méritent pas qu'on les aide, car leur stupidité est sans recours -
Je tiens peut-être là la clés de ma désespérance et celle de ma longue déprime.Mes façons de voir anciennes sont peut être la cause de mes malheurs récents.














C'est décidé, je dois revoir cette fille Zaida, elle est peut-être la porte qui peut ouvrir en moi, je ne sais pourquoi encore, sur une nouvelle façon de voir. Je cherchais à savoir ce qui m'attirait en elle, à présent, je le sais, - en fait c'est sa façon de voir qui m'attire ! - Son regard m’attire, il m’attire vers elle autant du moins que son jeune corps brûlant et sensuel ; quand à son rire mystérieux non il ne m‘attires pas vraiment ;c’est pire il m‘ébranles il me secoue littéralement.




J'ai cherché à revoir Zaida toute la journée d'hier, je ne l'ai pas trouvée. J'ai longé les quais pendant des heures, tout en faisant semblant d'observer le déchargement des grands paquebots qui accostent ici d'une façon très régulière semble t'il. J'ai été abordé par d'autres jeunes femmes de l'âge de Zaida, mais je n'ai pas vu Zaida. J'ai demandé à l'une d'entres elles, si elle connaissait Zaida, elle m'a rit au nez, en croyant que je la prenais pour une autre. Elle a essayé comme Zaida de m'entraîner dans un de ces vieux bâtiment qui longent le ports, mais j'ai résisté, je n'avais pas envie d'aller avec elle, elle ne me plaisait pas. Elle ma fait pitié, car elle était prête à tout pour m'attirer. Je ne sais pas d'où viennent ces filles, il me semblent qu'elles viennent toutes du même endroit. Un homme les surveillent, je l'ai aperçu dans le recoin d'une porte de café, il à l'air malin et stupide à la fois.


J'ai retrouvé l'endroit ou j'ai fais la rencontre de Zaida, mais la porte d'entrée était close.


J'ai décidé de penser à autre chose et peut-être de sortir de cette ville pour aller explorer d'autres villes sur la côte, peut-être même de rentrer à l'intérieur des terres.
J'ai des difficultés avec mon anglais, je ne sais pas pourquoi je persiste à vouloir m'exprimer en anglais alors que la plupart des gens ici parlent espagnol ; je m'en tire en combinant les deux, c'est la plus mauvaise solution.



J'ai rencontré un homme qui ma proposé de faire un voyage dans des montagnes situées à cinquante kilomètres d'ici, il m'a dit que la bas je pourrais rencontrer des gens peu ordinaires, ils vivent dans des maisons en terre et fument des plantes médicinales, on les appellent les. Baraboujos Les touristes viennent en car pour les photographier m'a t'il dit en tout cas, c'est ce que j'ai cru comprendre, il parlait espagnol. Je doute parfois de comprendre la langue, pourtant j'ai comme la sensation depuis quelques jours de mieux la comprendre. L'homme m'a fixé rendez-vous après demain à l'entrée de la gare, à neuf heures du matin. Je n'ai pas encore décidé, si j'allais y aller. Avant de me quitter, il m'a dit" Para conocer a la gente hay que viajar mucho !"- Pour connaître les gens, il faut voyager beaucoup ! - Je lui ai répondu en espagnol" Estoy de viaje."-Je suis en voyage ! - Il a rit.



Nous roulons en direction des montagnes que l'homme m'avait proposé de visiter. Je me suis décidé à répondre à son invitation. Je prends ces notes à l'arrière du camion dans lequel je suis installé en compagnie de quatre autres personnes, une vieille femme et une fillette et deux hommes, nous sommes accroupis parmi des caisses et des sacs, la route n'est pas très bonne, nous sommes secoués de toutes parts, le camion n'est pas bâché, il fait une chaleur torride, mais mon moral est au beau fixe . J'ai l'impression de m'être lancé dans une aventure qui m'échappe, moi qui voulais du dépaysement je suis servi. J'ai réglé ma note d’hôtel pour les huit jours à venir, comme ça je serai sûr en rentrant de pouvoir me doucher et de retrouver le restant de mes affaires. J'ai emporté le minimum avec moi.
Ce voyage, c'est une histoire de deux trois jour m'a fait comprendre l'homme. Il m'a fait comprendre que je pourrais, si je le désirais dormir pour pas cher chez sa nièce qui tient un petit hôtel dans le village ou nous allons. Lui s'occupe de faire des transports de marchandises, il travail aussi le terre de temps en temps ; il fait l'aller retour du village à la ville tous les deux trois jours. Les gens qui voyagent avec moi, sont des habitants des villages pas très éloignés de celui ou nous allons, c'est ce que j'ai cru comprendre. Il y a une vieille femme au visage égnimatique qui n'arrête pas de me sourire, en mâchonnant un petit bâton de bois qui me fait penser au bâton de réglisse que je mâchonnais dans mon enfance, mais je n'ai pas l'impression qu'elle mâche de la réglisse ; il lui manque quelques dents, elle a le visage bruni et tout ratatiné, ses yeux sont pétillants de malice, mais de temps en temps, j'ai comme la sensation qu'elle est ailleurs ; elle porte des vêtements noirs, et un chapeau en forme de melon, une large ceinture de tissu de couleurs très vive avec des motifs dessinés dessus lui serre la taille, elle porte des sandales aux pieds, et de grandes chaussettes vertes et rouges avec des motifs enlacés. La fillette qui est à ses côtés semble dormir, sa tête repose sur un gros sac de toile, elle à peut-être une dizaine d'années, elle a des cheveux noirs assez long qui lui retombent sur les genoux, elle porte une jolie robe blanche avec des fleurs brodées elle est pieds nus et a les pieds sales, un châle rouge avec des dessins étranges entoure ses épaules, il y a sur son visage endormi une certaine forme de tristesse, mais les lignes de son visage sont très pures. La vieille femme tient une de ses mains dans les siennes. Les deux hommes ressemblent à des paysans, leurs vêtements assez élimés ne sont pas ordinairement ceux que portent les hommes habitants de la ville, ils sommeillent à moitié, l'un d'entre eux qui porte un chapeau de paille tout déchiré mâche quelque chose et tente de dormir, mais il a du mal d'y arriver, il tient dans ses mains serrées contre lui un sac d'osier qui semble remplit de sachets contenants je ne sais quoi. L'autre fume et somnole. C'est à peine s’ils prêtent attention à moi. Nous roulons depuis deux heures déjà, nous avons traversé des petits villages et des grandes étendues désertiques, peu de verdure, beaucoup de roches de sables et des arbustes épineux hantent le paysage que nous traversons ; je n'ai jamais rencontré ce type de paysage auparavant, je suis fasciné par ce pays qui ne ressemble à aucun paysage européen que je connais. J'ai l'impression d'être arrivé au bout du monde dans un pays totalement hermétique à ma compréhension et étranger à ma façon de vivre. Pour calmer ma soif, je suce des écorces d'un fruit amer que j'ai trouvé ici, dont j'ai déjà oublié le nom ; c'est une sensation étrange pour mon palais, mais c'est efficace contre la soif. Je dois arrêter de prendre des notes, pour contempler le paysage, car c'est un paysage qui me fascine. J'ai déjà oublié Zaida !





J'ai l'impression d'être transporté dans un lieu irréel, sans doute est ce la fatigue.
Nous sommes arrivés vers la fin de l’âpres - midi au village de.... à cause des nombreuses haltes que nous avons faites dans d'autres villages qui se trouvaient sur le trajet que nous faisions. A chaque fois notre conducteur, (il s'appelle José ) débarquait des colis et parlait longuement avec des multitudes de personnes, qui semblaient attendre son arrivée. Les villages que nous avons traversés étaient tous très petits et ne payaient pas de mine, une certaine pauvreté semblait rôder autour d'eux, comme si la terre ici semblait hostile ; pourtant des hommes des femmes et des enfants vivaient dans ces petits villages et semblaient y être installés depuis une éternité. Cette terre ils devaient l'aimer, puisque c'était la leur, mais il me semblait qu'elle devait mal les nourrir car tout ce qui était visible à l’œil semblait desséché ; difficile à vivre au quotidien voilà ce que devaient être ces espaces. Quelques chevaux des mulets et surtout des lamas au poil clair, des chiens anxieux et des oiseaux au vol rapide, des femmes avec de grandes nattes noires et des chapeaux en forme de casque qui portaient des vêtements colorés et qui marchaient pieds nus en portant sur leur dos des enfants ou parfois des charges qui les faisaient ployer tant elles paraissaient lourdes ; des hommes se déplaçant lentement, qui portaient également des chapeaux presque tous les mêmes, et des espèces de ponchos qui leur couvraient tout le corps, sinon des costumes sombres qui semblaient souvent trop étroits, voilà les quelques clichés qui me sont restés en mémoire après la traversée de ces villages.




Au sommet d'une crête, dans un paysage de plus en plus aride et désertique, le panorama devint soudain splendide ; toute l'étendue des plaines que nous avions traversées apparaissaient en contrebas, se mélangeant au vert des étendues cultivées, des larges portions de terrain aux teintes grises et mauves se tortillaient en faisant des vagues ; c'était les alignements du terrain et les effets de la chaleur qui provoquaient sur ma vision ces distorsions. Une grande montagne aux teintes bleutées apparut juste en face de la montagne que nous étions en train de gravir, des escarpements de roches de différentes couleurs se détachaient au lointain le ciel était d'une clarté bleu presque éblouissante.
Le village de... est situé sur un plateau qui domine en altitude d'autres montagnes alentours, il m'est apparu aussi triste que la plupart des autres villages que nous avions croisés.





L'auberge ou je suis ne dispose que de trois chambres, mais ce ne sont pas vraiment des chambres, tout juste des réduits dans lesquels on a placé un matelas et dans lesquels on a disposé une petite table et une chaise, il n'y a pas d'eau, il y a seulement un puits pour tout le village, il y a une cuvette en émail et une cruche en terre pour se laver. Les toilettes sont placées derrière l'auberge dans une cabane en bois rudimentaire. La pièce est blanchie à la chaux il y a une petite fenêtre qui donne sur la montagne et d'où je peu apercevoir, des champs ou des hommes s'affairent à sarcler la terre ils s'aident de mulets pour creuser des sillons.
La femme qui tient l'auberge à un chapeau en feutre gris, placé sur sa chevelure noire tressée ; deux grosses nattes pendent en permanence dans son dos, elle fume une espèce de cigarette qui dégage une odeur infecte. Elle doit avoir trente ou quarante ans, il m'est difficile de lui donner un âge précis ; parfois elle me paraît très jeune, parfois très âgée, parfois elle m'apparaît très séduisante, parfois très laide.
J'ai aperçu ce matin une fillette devant la porte d'une maison qui m'a fait penser trait pour trait à Zaida, sauf qu'elle était beaucoup plus jeune qu'elle, je le note car l'image de Zaida m'est revenue à ce moment en mémoire alors que j'avais cru l’avoir mise de côté.
Il me semble avoir des hallucinations ici ; ce matin j'ai cru apercevoir à travers le regard d'un vieux paysan, le regard d'un homme que je connaissais depuis très longtemps, et qui est mort à présent ; il s'agissait d'un sculpteur autrichien qui vivait à proximité de l'atelier que j'occupais à Paris à l'époque ou je vivais dans cette ville ; chose étrange, ce sculpteur s'intéressait à tout ce qui a trait aux arts primitifs de l'Amérique du sud, et je suis sûr qu'il aurait trouvé dans le voyage que j'effectue un intérêt énorme, car il était fasciné par l'univers onirique des " peuples issus de la vieille race Incas " comme il disait. Pour ma part, je n'avais pas cette attirance là, et je ne m'intéressais plus à grand chose, à part peut-être aux femmes qui m'attiraient toujours d'une façon aussi systématique, comme si ma véritable vocation avait été passée sous silence.
J'avais perdu intérêt à tout, sauf aux femmes. Toutes les recherches passionnées que j'avais effectuées jusqu'à ce jour à travers ma peinture pour tenter de faire surgir - des formes pures - pouvaient se résumer en une seule ligne, celui d'un corps de femme surgit de mon inconscient et qui incarnait pour moi, la seule véritable passion que j'avais toujours poursuivit, celle - d'une forme amoureuse indispensable à ma vie pour pouvoir se régénérer -. C'était peut-être en partie parce que cette passion qui m'avait poursuivit depuis ma tendre enfance commençait par s'estomper que je me sentais désespéré depuis ces dernières années. Les jeunes amantes que je prenais ne parvenaient plus à me faire rêver, la courbe idéale de leur corps, ne parvenait plus à apaiser le trouble d'existence que je sentais monter en moi, à l'approche de la cinquantaine. L'idée de la mort me taraudait de plus en plus souvent, les caresses que je prodiguais à mes jeunes amantes ne parvenaient plus à me faire oublier l'existence d'un monde terne qui s'était installé en moi et qui me rendait cruellement incertain le sens que j'accordais aux plaisirs qui m'exaltaient d'une façon spontanée quelques années auparavant, alors que je croquais la vie à pleines dents sans me préoccuper de rien d'autre que de satisfaire mon terrible appétit de corps ; il me fallait sans cesse de nouveaux corps à contempler et à caresser ; et tant que j'en avais, je trouvais du sens à ma vie ; ma vie prenait un sens du fait même que ces corps existaient, et qu'il m'était possible de les contempler de les toucher, et de passer mon temps à les séduirent. Toute ma peinture n'avait peut-être jamais été qu'un vaste rapport amoureux, une sorte d’immense enlacement, avec un corps imaginaire, celui d'une femme imaginaire, avec qui je faisais l'amour incessamment, en rejouant avec elle à chaque fois, les mêmes scènes amoureuses. Ma vie sans ce corps à corps amoureux incessamment répété, n'avait pas de sens. Et depuis quelques années, ce corps à corps amoureux tendait à s'expatrier, il s'éloignait de moi, sans que mon désir de le reproduire éternellement ait disparu. J'étais donc frustré d'une vie qui avait été la meilleure selon moi, dans l'usage que j'aspirais d'en faire ; j'avais consacré ma vie à - une passion - égoïste sensuelle, et purement égotiste . J’avais vécu dans un monde idéale, et sublime, en m'arrangeant pour qu'à chaque fois, les femmes que je prenais pour amantes fussent jeunes, belles désirables et souvent inexpérimentées , je voulais que les lignes de leurs corps soient parfaites ; je m’arrangeais pour que le plaisir qu'elles prenaient à me séduire et à se faire séduire par moi, soit à légal d'un jeu purement spirituel . Je cherchais la forme pure et lorsqu'un corps me lassait, je l'abandonnais sans scrupules, car je savais que mes jeunes amantes ne recherchaient rien d'autre au fond d'elles-mêmes que l'inextinguible besoin d'être prises dans le moment de leur splendeur, c'est à dire à ce moment de leur vie ou leur jeunesse et leur sensualité était à l’apogée d'elles même. En se livrant à moi, elles s'offraient le plaisir d'être admirées et aimer par un esthète de la beauté qui appréciait leur corps à son juste niveau, qui le glorifiait par ses caresses, et par son art. Demain elles trouveraient après mon départ, un autre amant un compagnon ou un époux parfois un homme fortuné pour prendre le relais de - ma passion pour elles - ma passion pour elles n'était pas indispensable à leur vie, c'était seulement un luxe temporaire qu'elles s'offraient en venant partager ma vie d'artiste perpétuellement désargenté, mais amoureux fou de leur sublime beauté. Elles savaient qu'en venant partager ma vie quelques temps, elles rentraient dans une aventure sans lendemain, car je prenais soin au départ de leur faire comprendre que notre relation était d'ordre purement transitoire. Je n'avais posé ces règles que pour éviter de me faire prendre à mon propre jeu ; car je savais par instinct et puis plus tard par expérience que les jeux de l'amour sont trop complexes pour qu'on les prennent trop au sérieux. Je recherchais la forme pure, pas la femme idéale ; la femme idéale n'était pour moi qu'une pure abstraction sensuelle que les lignes de corps de mes jeunes amantes perpétuaient sans fin, et renouvelaient sans fin ; j'étais amoureux d'une beauté idéale, et infidèle à toute femme. Je n'aimais finalement que l'ombre innocente d’elle même celle qu'elles consentaient à me livrer à travers l'image idéale et éphémère de leurs corps en fleurs.










J'ai ouvert de nouveau le traité des passions pour tenter d’exorciser mes démons, je l'ai ouvert au hasard, sur le paragraphe 45.

- Il n'y a pas de pure beauté dans l'amour si le cœur des amants n'est pas rafraîchit par une douceur venue des âges célestes. Cette douceur est le résultat d'une marque à une fidélité constante aux principes de chasteté mentale, dans laquelle ils doivent se tenir si ils veulent jouir en plénitude de leurs propres attachements aux formes de l'amour. C'est lorsque les amants sont déliés du serment d'amour qui les liaient à une forme d'amour idéale préméditée qu'ils sombrent dans la désillusion. Les véritables amants savent que c'est d'aimer sans vouloir s'attacher que naît la communion véritable. La chasteté mentale est une hygiène de l'esprit nécessaire pour qui veut pratiquer la véritable union avec l'autre. L'autre qu'il soit féminin ou masculin, n'est jamais que le reflet de l'autre que chacun porte en soi, prendre soin de ne pas le confondre avec l'objet d'un simple désir, c'est lui accorder la place nécessaire pour qu'il devienne, - l'autre même - celui qui nous est nécessaire pour que l'on prenne conscience de soi tout en prenant conscience de l'autre. L'union de - l'autre même - avec soi même, c'est la révélation d'une beauté secrète qui est donnée en partage à tous les êtres humains ; beaucoup ne savent pas qu'en cette union réside un sens caché de l'existence qui pourrait nous réconcilier avec nous même si nous prenions le temps de nous unir à lui. Toutes les peurs que nous avons en ce monde proviennent la plupart du temps de ce que nous n'avons pas pris le temps de considérer l'existence de cet autre sous une forme complète ; si nous prenons le temps de nous unir à cet - autre même - c'est la source de tous nos malheurs qui peut à peut s'apprivoisera, car c'est en cet - autre même - que réside notre peur. Nous avons peur de lui et lui a peur de nous, si nous parvenons à dépasser cette crainte et à nous rapprocher de lui, c'est d'une partie de nous même encore inconnue que nous nous rapprochons, car dans - l'autre même - réside une partie secrète qui est semblable à nous même ; et dans - nous même - réside une partie secrète qui est semblable à l'autre même .C'est dans la reconnaissance consentie de ces deux parties que se fabrique l'être humain ; l'être humain n'est rien d'autre que la reconnaissance réciproque de cette part d'étrangeté qui nous lie les uns aux autres. Appliquer cette reconnaissance sur le plan amoureux, c'est accepter que la part la plus secrète de nous même fusionne avec la part la plus secrète de l'autre, c'est accepter que l'autre devienne nous pendant un temps indistinct, qu'il s'approprie notre être pour le faire sien, et qu'a l'inverse, nous devenions l'autre pendant un certain temps ; être en l'autre tout en restant soi-même, être soi même tout en restant en l'autre, c'est dans cette difficile combinaison que réside la véritable union. Celle qui unit et divise tout à la fois, celle qui sépare et qui relie . A ce stade le degré de complémentarité de chacun rejoint un principe d'identité commun à tous les êtres, le sexe la race, l'appartenance sociale n'a plus d'importance, seul compte la vraie nature d'une relation qui s'établit entre deux êtres ; cet instant est unique, car il nous fait comprendre que nous sommes tous nés d'une même conscience, et que cette conscience est unique indivisible dans son fondement.
Comme souvent après avoir lu certains passages du traité des passions, je me demandais si celui qui l'avait écrit était un sage ou un esprit dérangé. Je trouvais bien dans ce livre une espèce d'apaisement à mes tourments, mais je ne parvenais jamais, à régler ma vie sur ces enseignements, il me semblait que les conseils qu'il me prodiguait pouvaient m'être profitables, mais je ne parvenais jamais à accorder ma vie avec ces préceptes. Il n'empêche que j'éprouvais après sa lecture une sorte de grande félicitée ; et c'est sans doute pourquoi, je continuais à le feuilleter.

José (mon conducteur) ma proposé de partir demain matin très tôt - car il faut marcher quelques temps si nous voulons rejoindre en début d'après midi le campement des hommes ivres - (Las hombres borrachos ) c'est ainsi que les appellent mon conducteur. Il y aura là haut pendant trois jours consécutifs une grande fête organisée pour rendre hommage à leurs ancêtres, tous les gens des alentours vont y venir, tu es convié à y assister ; tu seras le seul - turista! - (touriste), - car cette fois si je n'ai pas réussi à en trouver d'autres.! -
Il me dit cela en riant et en me dévisageant comme un écolier qui aurait fait une bonne farce. Comme je ne savais pas quels sous-entendus cela cachait, je ne lui ai rien répondu, et j'ai souris. Il ma dit également - N'oublies pas ton appareil à photo - . Je lui ai répondu que je n'en avais pas emporté avec moi. Il m'a répliqué - Alors c’est encore mieux ainsi, tes yeux et tes oreilles te suffiront, à demain !- .
CORRIGE

























CHAPITRE III







Lorsque je suis allé retrouver José mon conducteur, sur la place du village, il y avait une bonne vingtaine de personnes qui attendaient, tous portaient des vêtements extrêmement colorés, les femmes surtout qui avaient revêtu des jupes arc-en-ciel et des corsages fleuris, elles portaient sur la tête des chapeaux en forme de casques espagnol de l'époque des conquistadores, et des colliers de perles faites de grosses pierres vertes, elles tenaient dans leurs mains des espèces de poupées représentant des personnages que je n'ai pu identifier ; les hommes avaient pour certains revêtus des costumes noirs et d'autres s'abritaient sous des ponchos, certains portaient des masques énormes aux airs terrifiants et aux couleurs extrêmement vives des grelots étaient attaches à leur corps, deux musiciens les accompagnaient l'un jouait de la flûte l'autre du tambourin ; une bande d'enfants de tous âges les rejoignirent bientôt, quand ils me virent, ils m'entourèrent en riant et en m'observant certains s'amusaient à me crier des mots probablement en espagnol, mais je ne les comprenais pas, sauf un "Francesa" qui voulait dire "français". José mon conducteur n'était pas encore arrivé, et je me sentais un peu gêné de me retrouver parmi une troupe de villageois que je ne connaissais pas vraiment sauf pour les avoir entrevus pour certains d'entre eux lors de mes allées et venues dans le village. J'étais plutôt étonné d'ailleurs de voir autant de monde sur cette place, car en générale elle était la plupart du temps entièrement déserte, les rares habitants que j'avais aperçus semblaient plutôt m'éviter et je m'étais imaginé au début de mon arrivée que ce village était à moitié inhabité car c'est à peine si j'avais aperçu plus de sept à huit personnes depuis que j'étais là ; vu le nombre des enfants que je voyais ici, il n'en était rien ; je me mis à réaliser soudainement que je vivais au sein d’un univers qui m'avait complètement échappé, toutefois, je me demandais ou pouvaient être cachés tous ces gens que je voyais ici, puisque je ne les avais pas aperçus auparavant.
Lorsque José nous rejoint, il me salua, et le cortège se mit immédiatement en route.
Nous avons pris un chemin escarpé qui longeait une crête Au fur et à mesure que nous avancions, le paysage changeait d'aspect ; en fait , je ne m'en étais pas aperçu mais le village ou nous étions était blottit dans un repli de l'espace que formait le plateau ; plus nous nous écartions du plateau, plus le panorama devenait fantastique. Le chemin que nous suivions ressemblait à une sorte de sentier rocailleux, il se mit à monter à la verticale au bout de peu de temps, et le sac à dos que j'avais amené avec moi, contenant une couverture et quelques effets personnels, me sembla soudain un peu plus pesant ; le groupe des villageois ne semblait pas se soucier de l'escarpement et chacun plaisantaient et riait en escaladant la montagne ; car nous avions à présent quitté le plateau qui abritait le village pour nous diriger vers un pan de montagne qui me paraissait beaucoup plus lointain lorsque je l'avais aperçu pour la première fois lors de mon arrivée dans ces lieux. Quelle ne fût pas ma surprise au bout de quelques temps de marche de découvrir en contrebas et tout autour de moi un immense paysage, semblable à celui que j'avais déjà pu observer les jours précédents depuis le camion qui escaladait la route menant au village; mais le paysage ici était encore plus imposant; de cet endroit, nous avions vue sur plusieurs vallées .
Des cris retentirent bientôt dans plusieurs directions ; les villageois montraient du doigt en riant, de minuscules points colorés qui marchaient en file indienne sur d'autres montagnes qui nous faisaient face, des groupes en tous points semblables aux nôtres escaladaient les montagnes avoisinantes, certains se détachaient sur des crêtes par petits groupes épars. Au bout de quatre heures de marche, nous n'avions toujours pas joins notre destination . Les villageois semblaient toujours aussi gais et je me demandais comment ils pouvaient supporter une telle marche avec un tel harnachement sur le dos, alors que moi qui n'avait qu'un simple sac à dos, j'étais fourbu. Certains d'entre eux m'avaient bien proposé de mâcher une espèce de feuille à l'aspect fort intéressant, mais j'avais refusé car je ne voulais pas commencer ma journée en mâchant des herbes locales . J'avais déjà entendu parlé des propriétés sécrétées par certaines plantes , de leurs capacités à faire reculer les limites de l'endurance chez ceux qui les prenaient, mais on m'avait prévenu contre les effets d'engourdissement et de sommeil que celles ci pouvaient produirent ; comme je voulais garder l'esprit clair je m'étais refusé à en consommer. J'eus tord, car m'étant ravisé, je finis par en demander à ceux qui m'en avaient proposé, et après en avoir mâché un peu, la marche me parut plus facile; c'est comme si tout effort en moi semblait avoir disparu . Une certaine nausée me prit un peu plus tard, car sans doute mon corps n'était pas habitué à cette plante. Cette plante en tout cas, me supprima pendant quelques temps l'envie de fumer et je finis par m'habituer à en prendre les jours qui suivirent, quand je me sentais l'envie de fumer. D'autre part, cette plante me fût utile comme coupe faim, car n'ayant emporté que peu de nourriture avec moi, je me suis réveillé une nuit avec une faim épouvantable consécutive sans doute à l'absorption d'une autre plante que j'avais prit; l'homme qui m'avait invité à la consommer m'avait dit - Si tu as faim, tout à l'heure mâche cette plante - . Après l'avoir mâchée ma faim disparut.



Nous arrivâmes au campement des hombres borrachos aux environ d'une heure l'après - midi. On aurait dit qu'une très grande fête se préparait. Le campement semblait immense, toutefois en y trouvait peu d'habitations ; les rares maisons qui existaient avaient plutôt l'apparence de cabanes que de maisons ; elles étaient construites en pierres et recouvertes en parties par de la terre séchée. Elles étaient disséminées dans le campement et formaient une sorte de village, avec des ruelles des places et de minuscules carrefours ; des déclivités du terrain apparaissaient çà et là, de nombreux petits murets de pierres délimitaient les espaces d'habitations. Une grande place en terre battue sur laquelle s'affairait une foule bigarrée attira mon attention ; c'est vers elle que nous nous dirigeâmes, c'est d’elle principalement que provenaient la plupart des bruits de voix, les chants les cris, les exclamations, la musique et de tant en temps les braiments, les hennissements, les cocoricos ou les bêlements de certains animaux. Des fumées nombreuses, et des feux laissaient planer sur le lieu une sensation de folie et de réjouissances accompagnées de festins sans doute frugaux, car les marmites suspendues au-dessus des feux de fortune semblaient plutôt modestes ; des échoppes assez rudimentaires étaient dressées un peu partout, des groupes colorés de femmes d'hommes, d'enfants, de vieillards étaient réunis, assis par groupe et semblaient se réjouir ensembles, ils chantaient criaient mangeaient, jouaient de la musique, des enfants se poursuivaient dans le campement avec des masques et des tortillons de tissu coloré ; des hommes ou des femmes qui ressemblaient à des somnambules agités de convulsions, déambulaient à travers les groupes, lorsque certains d'entre- eux semblaient rentrer en extase, un groupe se formait autour d'eux, qui les encourageaient en chantant ou en tapant sur des tambourins, certains riaient, certains pleuraient dans l'assistance ; des cochons circulaient librement dans le campement et divers autres animaux y étaient soit parqués soit laissés en liberté... Des masques énormes, représentant probablement des personnages importants étaient suspendus çà et là au bout de grandes perches, des centaines de costumes recouverts de perles de toutes les couleurs se balançaient un peu partout, ils étaient accrochés à des fils comme du linge qu'on met à sécher, ils étaient bariolés, de jaunes de vert de rouge de bleu et de noir et trouaient l'espace de leurs couleurs éclatantes, s'ajoutant aux vêtements de couleur que portaient les participants, ils faisaient contrastes avec les couleurs grises vertes et brunes des maisons, de l'herbe(rare)et de la terre qui par endroit était d'un brun sombre strié de couleurs violacées ; ils faisaient contrastes aussi avec les nombreux ponchos de couleurs sombre et les costumes noir que portaient certains hommes, ainsi qu'avec les nombreux chapeaux noir portés surtout par les femmes.
José réunit notre groupe, et nous fîmes comme la plupart des gens ici, nous nous installâmes en formant un cercle, et certains commencèrent par allumer un feu. Il faisait chaud, mais des sautes de vent légères venaient rafraîchir l'air emportant avec elles ça et là des masses de poussière sombre que nous devions éviter en fermant les yeux. Le groupe de villageois que j'accompagnais était visiblement très heureux d'être ici, il donnait libre cours à sa joie en s’esclaffant et en riant d'une façon très bruyante. Pour ma part, j'étais a moitié endormis , et j'avais l'impression d'évoluer tel une ombre dans un rêve .On se préoccupait peu de mon existence, certaines femmes me regardaient en riant, parfois certaines me donnaient des coups de coude pour me réveiller.
José s'approcha de moi et me dit " Cômo estâs ?"- Comment vas-tu ? Je lui fis signe de la tête que ça pourrais aller mieux. Il sourit et me tapa sur l'épaule et ajouta." La fête officielle débutera dans la soirée, auparavant je voudrais te présenter quelqu'un qui s'intéresse à toi, il habite ici, il serait heureux de faire ta connaissance, si tu veux venir avec moi, je vais te le présenter". J'étais étonné, car j'avais l'impression de comprendre mot pour mot ce qu'il me disait, alors que ma maîtrise de l'Espagnol était vraiment rudimentaire. C'était peut-être l'effet des feuilles de coca que je n'avais pas arrêté de mâcher depuis quelques heures qui me donnait cette lucidité étonnante. Autour de moi, je comprenais de plus en plus distinctement, ce que les gens disaient, alors même que certains ne semblaient pas parler espagnol, mais utiliser un dialecte local, aux consonances plus rapides et à la terminaison plus radicale.













CHAPITRE IV




Je suivis mon conducteur qui me guida parmi les ruelles escarpées du village, nous quittâmes rapidement ce dernier et nous prîmes un petit chemin qui déboucha bientôt sur une vaste portion de terrain plat, entouré de rochers, il y avait trois maisons en pierre recouvertes de terre ; aux trois extrémités du terrain, un bel arbre poussait à une autre extrémité un peu en contrebas. L'espace était désert. José se dirigea vers l'une des trois maisons, celle qui était la plus éloignée de l'arbre. Il n'y avait pas de porte à l'entrée de la maison seulement un tissu qui en masquait l'ouverture. José le repoussa et me fît entrer à l'intérieur. La pièce dans laquelle nous étions était très fraîche, elle était légèrement sombre, il y avait seulement un banc et un meuble à l'intérieur, la pièce était éclairée par une très petite fenêtre, une lampe à huile en forme de scarabée brûlait sur le meuble. José appela quelqu'un, et une jeune femme apparût de derrière une tenture qui semblait masquer une autre porte ; elle sourit et parla avec José, elle avait la même allure que Zaida, et son image me revint en mémoire.
José se retourna vers moi et me dit" Nous devons attendre un peu, celui qui veut te voir est occupé avec quelques personnes qui avaient besoin de son aide. Nous allons rentrer dans cette pièce en attendant". La jeune fille avait déjà disparue dans la seconde pièce, José la suivit, et je fis de même. La deuxième pièce était plus sombre que l'autre, il n'y avait pas de fenêtre, plusieurs lampes à huile brûlaient à l'intérieur, il y avait quelques tentures tendues sur des murs blanchis à la chaux, peu d'objets, un petit foyer sur lequel reposait une marmite se consumait lentement, la fumée disparaissait par un trou pratiqué au sommet de la pièce, il n'y avait pas de chaises uniquement des pierres pour s’asseoir et quelques peaux disposées sur le sol et de grandes pierres comme plancher, une petite table devant lequel était renversé un sac remplit de feuilles et de racines se trouvaient au centre de la pièce, des verres des tasses et divers instruments de cuisine étaient disposés dans un recoin de l'espace à même le sol. La jeune fille apporta trois bols et ramassa les feuilles et les racines qu'elle fît disparaître dans un placard dissimulé à la vue, elle versa de l'eau chaude dans les tasses et jeta une feuille dedans. José mon conducteur s’assit et s'alluma une cigarette blonde, il m'en proposa une, mais je lui dis que j'avais perdu mon envie de fumer depuis quelques heures, il m'invita à m’asseoir et me dit" "Espéreme un instante."- Attendez-moi un instant - et il sortit. La jeune fille fît signe que je devais boire avant que la boisson refroidisse, elle m'invitât à boire et fît de même. Elle avait de grands cheveux noirs qui lui pendaient derrière le dos, elle avait la peau très foncée, elle n'était pas noir, mais brune. Elle portait une simple robe en toile rouge brique, une ceinture de cuir lui serrait la taille, elle portait de grandes chaussettes en laine avec des motifs colorés dessus. Elle ne portait aucun bracelet aux poignets, elle avait un pendentif autour du cou, une petite pierre fixée sur une chaîne d'un jaune brillant. Elle n'avait pas plus de vingt ans, et son regard se détournait du mien, comme si elle cherchait à l'éviter.
J’eus tout à coup une étrange impression, il me semblait que la pièce ou nous étions s'agrandissait, mon corps se mettais à devenir plus léger, toute la pièce me parût soudain changée, elle devint plus lumineuse et j'entendais des cris d'oiseaux que je n'avais jamais entendus auparavant ; instinctivement je dirigeais mon regard vers celui de la jeune femme qui se trouvait devant moi, face à la table- pour me rassurer - car cette vision nouvelle de la réalité qui m'entourait me troublait profondément. La jeune fille me regardait fixement et me souriait, je vis insensiblement son visage se dissoudre puis se recomposer, pour se transformer en celui de Zaida, je fus soulagé et surpris, gêné en même temps, car je me souvins soudain que j'avais donné de l'argent à Zaida pour prix de son amour ; elle approcha une main de la mienne, et plaça quelque chose dans le creux de celle ci ; c'était une carte qui ressemblait à une carte du tarot de Marseille, non pas une comme celle que j'avais amenée avec moi, pendant ce voyage, mais une autre d'un autre type, qui m'était inconnue ; elle me fît signe de regarder en détail l'image qui se trouvait dessinée sur la carte, ce que je fis.


Il y avait sur cette carte dessinée, une femme avec une étoile, l'étoile scintillait au-dessus de sa tête, elle tenait dans ses mains un serpent qui s'enroulait autour d'une partie de son corps qui était entièrement dévêtu. Dans le fond de la carte, il y avait un oiseau noir qui volait, et un homme à tête d'iguane ouvrait la bouche à côté d'un rocher en contrebas.
"Tu es l'homme à tête d'iguane que Juan Nunca attendait" Me dit Zaida en souriant." Sois rassuré, je suis ici pour veiller sur toi, car tu m'es destiné... pour le temps ou nous sommes destinés à travailler ensembles ajouta t'elle ". Je comprenais parfaitement ce qu'elle me disait alors qu'elle n'avait même pas ouvert la bouche, pourtant ses paroles je les entendais parfaitement résonner dans ma tête.
On entendit des voix qui se rapprochaient ; alors, les choses me semblèrent redevenir aussi normales qu'elles étaient au début de mon arrivée dans ce lieu. Zaida avait disparue la jeune fille en face de moi l'avait remplacée, elle me parût aussi distante qu'auparavant et son regard évitait le mien. José mon conducteur entra dans la pièce, suivit d'un autre homme. Je me demandais, si je n'avais pas rêvé la scène précédente.


L'homme s'appelait Nunca, c'était lui qui cherchait à me connaître. José me dit qu'il était très heureux de me voir car, il considérait que c'était un bon signe que je sois là. En général, les touristes se déplacent par groupe et cette années malheureusement il n'y avais aucun groupe ; j'étais la seule personne étrangère à pouvoir assister à la grande fête qui se prépare." C'est un signe du destin que tu sois venu seul ici ; et surtout sans appareil à photo ; cela veut dire pour nous, que tu es un invité du destin ; le destin n'invite jamais les gens au hasard dans cette fête, je voulais que tu le sache, et que tu te sentes ici comme chez toi. Considère-toi comme mon invité, tu pourras loger ici le temps des fêtes, de cette façon tu auras un toit ou pouvoir te reposer quand tu seras fatigué. Nous nous dormons peu durant ces trois jours, mais nous sommes habitués. Ma nièce te montrera ou tu pourras dormir, elle est un peu sauvage, mais c'est une gentille fille. Il considéra la carte qui était sur la table, et parla à José." Il me dit que tu ne dois pas te laisser impressionner par ces tours de cartes, c'est sa façon à elle de se distraire, elle invente beaucoup d'histoires uniquement parce qu'elle s'ennuie ici". Il dit cela avec un air bizarre, et comme il remarqua mon trouble, il fit dire par José en éclatant de rire." Tu ne dois pas t'inquiéter, les gens ici n'ont qu'une seule idée en tête c'est de faire la fête, et toi tu es notre invité, détends-toi ! Tu es ici chez toi ! ." Je me demandais quelle langue parlait José et Nunca car je ne la comprenais pas ; c'est tout juste si je parvenais à comprendre à demi-mots ce que me disait José en espagnol, lorsqu'il traduisait les propos de Nunca.
Je réfléchissais à cette question, lorsque tout à coup je m’aperçut que Nunca était sorti de la pièce ou nous étions. José me dit." Notre ami Nunca à dû partir on le demande, ailleurs, il est très affairé, il s'occupe de beaucoup de choses à la fois ici ; tu le découvriras toi-même. Il m'a dit de te dire qu'il serait heureux si tu pouvais assister à une petite cérémonie qu'il préside et qui doit avoir lieu en début de soirée ; il pense que ta présence à cette cérémonie sera un bon signe pour eux, si toutefois tu consens à y assister !". La fête à déjà commencée, mais elle ne prendra réellement son sens que lorsque les - Danseurs de nos traditions- rentrerons en action. Voilà maintenant, je dois te quitter, j'ai aussi à faire ; amuses toi bien ! Cuero s'occupera de toi ! Cuero, c'est son nom". me dit-il en désignant la jeune fille. Et sur ce il disparut.



Cuero me fît signe de la suivre.
Elle marchait devant moi d'un pas leste. Nous avions quitté la maison ou José m'avait amené, et nous nous dirigions vers une seconde maison, elle était située à une trentaine de mètres de la première. L'entrée de celle ci était masquée par une tenture. Nous pénétrâmes à l'intérieur. Un couloir nous amena jusqu'à une seconde porte, dont l'entrée était masquée aussi par une simple tenture.
La pièce qui m'était destinée était petite, les murs étaient blanchis à la chaux, une fenêtre laissait rentrer la lumière à l'intérieur, la pièce me parut bien plus clair et lumineuse que celles de l'autre maison. Il y avait un matelas posé sur le sol sur lequel était posée une couverture de couleurs, une petite table sur laquelle était posée une lampe à pétrole une cruche et une assiette en terre, constituait le seul décor de la pièce. Le plancher était en bois.
Cuero me laissa seul, et s'en alla furtivement.
Je m'écroulai sur le matelas et je m'endormis presque immédiatement, car je me sentais terriblement fatigué.
Je fis un rêve qui ressemblait à un cauchemar.
Deux hommes me poursuivaient en me jetant des pierres incandescentes, à chaque fois que je croyais leur échapper, je trébuchais sur une racine ou un tronc d'arbre. Je finis par atterrir prés d'une source ou je vis un aigle qui tournoyait au dessus de l'eau, quand il m'aperçut, il me fixa de son regard impérieux détourna la tête et s'envola, les deux hommes derrière moi s'étaient transformés en serpent, ils se dirigeaient dans ma direction d'une façon menaçante ; j'étais pris de panique , car j'avais peur de me jeter à l'eau de peur de devoir les affronter dans un élément l'eau qui m'était étranger; je finis par me décider à les affronter; je pris ma respiration et m'emparer d'une énorme branche qui se trouvait à proximité. Je me battis contre ces deux énormes serpents pendant un temps qui me paru interminable, alors que je croyais succomber à leur pression et que je m'apprêtais à mourir, un homme accompagné d'une femme vint à mon secours, il siffla les serpents qui s'éloignèrent immédiatement, la femme qui était à ses côtés portait quelque chose sur un plateau, et me l'offrit. Je fus saisi d'horreur, car ce qu'elle me présentait sur le plateau c'était une tête d'iguane ensanglantée, elle me fit signe de l'enfiler sur ma tête, malgré l'horreur que cela m'inspirais, je m'exécutai. Lorsque j'enfilai cette tête sur mon propre visage, je sentis une douleur de feu m'envahir tout le corps, puis progressivement cette douleur s'estompa, et je vis le monde qui m'entourait d'une façon lumineuse et soudainement sereine. L'homme et la femme se transformèrent en oiseau et disparurent, l'aigle revint, il se posa sur un rocher face à moi, il était éblouissant et radieux, une lumière extraordinaire émanait de lui, lorsque son regard se posa sur moi, je cru voir "Dieu" il me fixa deux secondes interminables et s'envola, je m'envolai avec lui et mon rêve s’arrêta là... quand je me suis réveillé, j'étais couvert de sueur ; une personne se trouvait dans la pièce, elle versait de l'eau dans la cuvette en pierre ; c'était Cuero. Elle s'approcha de moi, avec un chiffon humide et m'essuya le front très doucement. Je sentis l'odeur de son corps et un léger parfum me heurta les narines, ses cheveux me frôlèrent, elle les rabattit en arrière, elle ne souriait pas, mais avait l'air détendue." Vous devez oublier ce rêve "me dit-elle. Elle prit mes deux mains dans les siennes et fixa intensément mon regard. Elle avait un regard étonnamment clair et deux pupilles d'un noir saisissant" Vous devez l'oublier, car vous êtes un peu trop impressionnable" elle m'attira vers elle et colla sa bouche contre mes lèvres, puis elle me frictionna vigoureusement tout le torse de ses mains, elle s'arrêta sur mon plexus, et lui fit subir une vive poussée. Une énergie étonnante m'envahit, je me sentais frais et dispos, j'avais oublié mon rêve. Cueco se remit rapidement debout comme si de rien n'était et me dit que le rendez-vous avec Nunca et ses amis était reporté d'une heure" Vous avez deux heures devant vous, moi, j'ai à faire, on m'attend ". Elle sortit.



Il me semblait, que j'étais devenu clairvoyant. Je me levai et sorti dehors. On entendait une petite rumeur qui se situait un peu plus loin, sans doute provenait-elle du campement. Je n'avais pas spécialement envie de descendre là bas pour me mêler à la foule, j'avais besoin de me retrouver seul dans le silence. Le silence qu'il y avait ici, me plaisait. Je contemplais l'arbre et les petites maisons de pierre et de terre qui s'alignaient dans un ordre parfait, l'idée me vint que ces constructions et cet arbre n'étaient pas là par hasard, une main invisible, semblait avoir tracé leur emplacement. Je ressentis le besoin de marcher, mais comme j'avais envie de lire des passages du livre des passions, je retournai à ma chambrer pour aller le chercher. Je me dirigeai vers celle ci et me saisi du livre que je fourrai dans ma musette. Je m’apprêtais à sortir, quand mon attention fut attirée, par un bruit d'eau, qu'on verse dans un récipient. Je n'avais pas fait attention à l'espace ou j'habitais ; je découvris que dans le couloir qui menait à la chambre qu'on m'avait désignée ; il y avait trois autres portes. Le couloir était lumineux, une fenêtre assez large y laissait rentrer la lumière. Le bruit d'eau que j'entendais provenait de l'avant dernier porte. J'avais peur d'être indiscret en allant voir d'un peu plus prêt qu'elle était la personne qui occupait cette chambre ; mais ma curiosité l'emporta. Je m'approchai de la porte, la tenture qui masquait la porte était relevée. Une femme qui me tournait le dos, était en train de faire sa toilette, elle déversait sur sa tête de l'eau qui se trouvait dans un grand récipient sur une table assez basse ; elle avait les pieds dans une bassine en fer-blanc. Elle avait les cheveux défaits, qui lui pendaient jusqu'au milieu des jambes, ses cheveux étaient d'un noir profond, elle avait une peau d'un brun doré, et sa silhouette qui se découpait en contre jour dans la pièce, me fit penser à un tableau de la renaissance. Cette femme semblait assez jeune, les courbes de ses épaules celles de ses hanches, celles de ses fesses étaient toutes arrondies, tout comme les lignes formées par ses mollets et par ses cuisses. Je ne sais pourquoi, cette scène me captivait - où plutôt - je le savais, mais je me refusais à l'admettre - Cette scène me captivait uniquement par sa beauté. Ce vieux réflexe de peintre, je croyais l'avoir oublié, mais il m'était revenu presque spontanément, sans que j'aie pu l'éviter. J'appréciais la scène que j'avais sous les yeux, comme si c'eût été un tableau peint par un peintre que je connaissais pas, mais dont j'appréciais, la maîtrise parfaite du trait, et l'art de mettre en scène l'espace clair obscur des formes.
La jeune femme avait dût sentir qu'on l'observait, car elle tourna lentement son visage dans ma direction, en me tournant toujours le dos. Je ne pouvais pas échapper à son regard, et l'envie me prit de m'en aller, mais je devais affronter la situation et m'excuser de l'avoir observée, d'une façon si longue et insistante. Je m'apprêtais à parler, quand, j’aperçut son visage me sourire, comme si elle était amusée de la situation. Elle avait un très beau visage, ressemblant à celui des statuettes Incas, elle continua à se laver comme si de rien n'était. "Discùlpeme "- Excusez - moi " lui dis-je, et je partis brusquement.























CHAPITRE V




Je suivis un petit chemin qui serpentait, derrière l'un des trois maisons, et qui semblait mener à un endroit désert. J'avais l'esprit un peu irrité, à cause de la situation maladroite que j'avais crée en observant longuement cette jeune femme ; je savais que ce regard pouvait être mal interprété ; heureusement, elle ne semblait pas s'être offusquée de mon regard indiscret.
Il me semblait, que la lucidité d'esprit que j'avais en moi, il y a encore quelques instants avait disparue.
Je me mis à suivre le petit chemin qui semblait se perdre dans les replis montagneux. Il déboucha bientôt sur un immense paysage qui semblait s'étendre à l'infini. Il y avait là des roches et des montagnes, des précipices vertigineux inclinaient leurs plans austères, au loin une chaîne montagneuse d'un blanc lumineux se découpait sur le ciel. Quelques nuages blancs, scintillaient sur un ciel d'un bleu clair transparent d'une pureté immaculée. Le chemin continuait à serpenter à travers la montagne, devenant de plus en plus étroit, il longeait des précipices. Je décidai de m'arrêter pour contempler le paysage, j'avais peur d'entreprendre une marche trop longue, et de m'égarer. Je m'assis sur une pierre qui dominait largement le paysage et je restai immobile quelques temps à ne rien faire d'autre qu'à contempler les immenses espaces qui s'offraient à ma vue.
Quelques oiseaux tournoyaient dans le ciel, en contrebas du lieu ou j'étais, j'observais leur vol sinueux, je vis que des ruisseaux innombrables serpentaient dans les replis du terrain qui dévalait au fond des vallées que j'apercevais au fond.
Je sursautai d'un coup, car soudain je vis une ombre gigantesque se dessiner sur les rochers ou je me trouvais, elle dessinait une forme sombre qui m'angoissa. Je levai la tête, et j’aperçut quelques mètres au-dessus de ma tête un oiseau d'une taille énorme, impressionnante. C'était un aigle, il venait de raser toutes ailes déployées l'endroit ou j'étais, il ne fît même pas mine de me voir et continua son vol admirable jusqu’à ce que je n’aperçut plus de lui qu'un infime petit point dans l'espace. Un frisson me parcouru le corps, je n'avais jamais aperçu un aigle d'aussi prés.
Je me mis à rire de ma peur, je décidai de changer d'endroit malgré tout car je me dis intérieurement que celui que j'avais choisi était peut-être trop exposé. J'en trouvai un autre un peu plus loin, sur un des rares coins d'herbes qui se trouvait à proximité. Je m'étendis sur l'herbe et je sortis le livre des passions de mon sac pour en lire des extraits.




Paragraphe 24.

Lorsque les corps sont enlacés par de vaines passions, sombreront en enfer et soufreront la mort ceux qui s'attachent à celles ci. Les vaines passions sont celles que l'on se crée pour satisfaire uniquement à notre amour propre. Lorsque égarés dans la forêt des passions, les hommes ou les femmes ne parviennent plus à réfréner leur appétit de jouissance, ils se prennent à confondre au bout d'un certain temps, les choses de l'amour avec celles de l'amour propre. En croyant aimer l'autre, c'est eux même qu'ils aspirent à contenter. De tels amants sont destinés à périr noyés dans les eaux troubles de l'insatisfaction, car seul un don véritable de soi peut présider au festin des amants initiés au mystère de l'amour. Le véritable amour est hors de la passion. Il est la manifestation divine de la beauté parfaite ; cette beauté ne se trouve nul part ailleurs qu'en nous même. Pour y avoir accès il faut céder du leste à nos passions et nous donner sans réserve à cette part de mystère qui se manifeste en nous au contact de la pure joie qu'il recèle. Lorsque cette joie nous envahit, il faut remercier vivement celui ou celle qui la procure, comme si cette joie nous était concédée par dieu lui-même.



Paragraphe 65.


Si nous partons à la conquête de nous même, comme des esclaves tourmentés par la vie, nous ne parviendrons qu'à pleurer sur nos chaînes. Nos chaînes sont faites de nos plaintes de nos faux désirs et de nos craintes. Arrêtez vos plaintes, calmez vos faux désirs, et surmontez vos craintes. Les hommes et les femmes sans plaintes, sans faux désirs et sans craintes, sont ceux qui sont appelés à cheminer avec nous sur la voie périlleuse des passions. La voie d’accès qui mène à la connaissance de soi, par l'entremise des passions est un chemin semé d'embûches ; n'y accèdent que ceux qui ont en eux assez de volonté et de détachement, pour s'abandonner à elles sans réserve tout en maintenant à leur égard, une inflexible dureté, car les passions ne se livrent à nous comme des objets de connaissance que lorsqu'on à établit avec elles une règle stricte de partage. Elles nous appartiennent, mais elles nous sont extérieures, elles nous possèdent, mais nous leur sommes étrangers, voilà la règle que nous devons maintenir vis à vis d'elles, si nous voulons tirer un parti maximum de leurs enseignements.




Je sentais un vent frais qui commençait par m'assaillir. J'avais oublié d'emporter ma montre avec moi. Je me demandais qu'elle heure il pouvait être. J'avais lu deux paragraphes du livre des passions, et je m'étais assoupis. Je décidai qu'il était temps de rejoindre mon hôte Nunca .Il m'avait invité à une cérémonie et je ne voulais pas le décevoir. Le ciel commençait par s'assombrir légèrement, pourtant le soleil n'était pas encore couché, mais il ne tarderait pas.


J'avais peur d'être en retard pour le rendez-vous qu'il m'avait fixé. Je me dirigeais directement vers la maison ou je l'avais rencontrée était-ce hier ou aujourd'hui ? Il me semble que j'avais perdu toute notion du temps. Cueco m'accueillit à l'entrée." Je t'attendais" me dit 'elle." As tu mangé ?"."Non "Lui répondis - je " Mais je n'ai pas très faim ". Il faut manger. Viens !". Me dit - elle. Je suis rentré dans la pièce ou je l'avais vu pour la première fois. Elle me servit un plat dans une assiette en terre. Que j'avalai distraitement bien qu'il fût succulent. Il y avait des pommes de terre grillées, et une viande parfumée, beaucoup d'oignons et quelques piments. Elle me demanda, si je voulais une bière et m'en offris une. Elle me regardait manger ; son regard avait quelque chose de changé. Il y avait plus d'assurance dans celui ci, elle m'observait, avec le même intérêt et le même étonnement que j'avais surpris dans le regard de Zaida, le jour ou j'avais fais sa connaissance.
Quand j’eus fini, elle me dit " Nous pouvons rejoindre les autres. Tiens ! Tu devras porter cette chose à ton cou, cela te donnera du courage, si tu en manques." Sur l'instant, je ne compris pas ce qu'elle voulait me dire ; c'est seulement un peu plus tard, que je réalisai ce à quoi elle faisait référence, et je lui fus reconnaissante de m'avoir offert ce collier. Ce n'était qu'un simple collier, constitué de vulgaires pierres, sur chacune d'elle était dessiné un signe différent de chaque fois. Je passai le collier à mon cou et je la suivis.

Cueco se dirigea vers la troisième maison. Au même moment, une énorme rumeur se fit entendre, des bruits de flûtes de cymbales et de tambourins, des cris des chants, et des rires envahirent l'espace silencieux. Un cortège apparût, précédé par d'énormes masques colorés aux allures fantastiques dont certains étaient très laides, ils étaient tenus par des hommes et des femmes qui portaient eux-mêmes des vêtements chatoyants, des enfants dansaient en brandissant des mannequins de couleurs vives au bout de bâtons, la foule envahit l'espace plane que nous étions en train de traverser.
Cueco me dit d'accélérer l'allure, elle prit ma main et se fraya un chemin parmi la foule qui devenait de plus en plus compact. Une partie des gens s'étaient déjà rassemblés devant la troisième maison, et nous eûmes du mal à nous dégager tant l'excitation qui régnait était grande, certaines personnes semblaient ivres et dansaient sans contrôle d'elles même, certaines titubaient et tombaient sur le sol en riant ou en pleurant. Cueco m'entraîna par derrière la maison et nous rentrâmes dans celle ci par une porte minuscule, un homme surgit aussitôt pour nous barrer le chemin ; quand il reconnut Cueco, il lui dit quelques mots à l'oreille et nous laissa entrer.
La salle dans laquelle nous pénétrâmes, était très vaste et complètement obscure, seule des bougies et des lampes à huile produisaient de la lumière, il y avait une foule compacte à l'intérieur, qui semblait former un cercle ; une dizaine de personnes vêtues de masques étaient immobile à l'intérieur du cercle. Elles étaient entourées par un cercle de bougies qui étaient allumées. Cueco me tira par le bras et me fit passer dans une pièce mi-obscure dans laquelle se trouvait sept à huit personnes assises à même le sol, un homme se trouvait au centre de la pièce et il s'affairait autour d'un récipient qui contenait un liquide d'un aspect huileux d'un noir profond. Seules deux lampes à huile éclairaient la pièce, faisant jaillir des ombres animées sur les murs blanchis à la chaux, le sol était en terre battue, il n'y avait aucun meuble dans la pièce, on aurait dit qu'elle était vide, seul un petit foyer était allumé, il attira mon attention, il se trouvait au fond de la pièce. Cueco s'asseya sur le sol à côté des autres personnes que j'avais du mal de bien distinguer, elle me tira par le bras pour que je m'assoie à côté d'elle. Nous formions un demi-cercle face à l'homme ; lorsqu'il releva la tête au bout d'un moment, je reconnus Nuncan ; il était en train de malaxer un liquide, qu'il versait dans des récipients de petites dimensions. L'orsqu'il m'aperçut, il s'arrêta et vint vers moi avec un récipient qu'il déposa à mes pieds, puis il traça sur le sol devant le récipient avec son doigt un signe qui me paru ressembler à une courbe. Il me regarda et sourit et me dit en espagnol " Bienvenida "- Bienvenue"- Puis il revint à la place qu'il occupait précédemment, et continua à malaxer quelques temps le liquide noir qu'il tenait dans un grand bol en terre, entre ses jambes de façon à ne rien renverser. Lorsqu'il eût fini de malaxer. Il versa de nouveau dans certains récipients le contenu du liquide noir.




Lorsqu'il eût fini de verser son liquide dans les récipients Nuncan s'empara de l'un de ceux ci et revint dans ma direction. Il prît le récipient qui se trouvait à mes pieds et déversa le liquide qui se trouvait dans celui ci, dans le second récipient qu'il tenait dans la main. Il déversa ensuite le contenu de ce récipient dans celui qui m'appartenait. Il effectua rapidement une dizaine de transvasements, de façon semble t'il à mélanger le contenu des récipients. Puis lorsqu'il eût fini, il me tendit mon récipient dans lequel il y avait à présent un liquide d'aspect rouge qui le remplissait à moitié. Il se dirigea avec le second récipient, vers une personne assise en face de lui sur ma droite, mais que je ne pouvais pas avoir, car trois quatre personnes me séparaient d'elle. Il me fît signe de boire et fît le même signe à la personne à qui il avait remis le second récipient.
Malgré mon appréhension, je bu la totalité du liquide qui se trouvais dans le récipient. Il avait un goût amer et je dû faire un certain effort pour l'avaler.





Je regardais Nuncan effectuer les mêmes opérations pour chaque personnes qui étaient présentes. Il traçait un signe sur le sol devant le bol de la première, mais pas devant celui de la seconde personne à qui il remettait le récipient. Quand vint le tour de Cueco, il traça un double signe devant son bol. A ma surprise, il s'empara à nouveau de mon bol et y déversa un liquide rouge à l'intérieur, puis le mélangea au liquide noir qui était déjà contenu dans le bol de Cueco, et les mélangea pendant quelques secondes. Puis il tendit son bol à Cueco, et me tendit le mien, puis nous fît signe de boire. Je bu le second avec beaucoup moins de difficultés que le premier. C'est alors que tout bascula.




TIEMPO-NUEVO (SUITE)


Je fus instantanément happé par une immense vague lumineuse qui me bouscula tout entier me donnant subitement l'impression de voyager hors du temps. Il me semblait que mon être devenu soudainement quelqu'un d'autre était propulsé dans une dimension surnaturelle invisible en temps normal, je voyais mon corps se transformer en des multitudes d'aspects dont certains m'effrayèrent, certains me parurent si repoussant, que j'en avais la nausée ; puis il me sembla bientôt que j'étais emprisonné dans une énorme matière qui était ma nouvelle apparence, cette matière était lourde écailleuse et je sentais monter en moi une faim terrible qui ne s'apaisait pas. Je vis surgir devant mes yeux une forme terrifiante qui marchait lentement, elle se dirigeait dans ma direction, je bondis sur elle et je m'agrippais à son cou, je m'étonnais de la facilité avec laquelle j'y étais parvenu. Je plantai mes crocs dans une veine que je sentais battre sous ma mâchoire et je sentis couler un liquide qui excita encore plus ma faim, je m'agrippai encore plus au cou de l'énorme bête qui tomba soudain en émettant un grand râle. Je me mis alors à la dévorer, car ma faim était insupportable. Lorsque ma faim fût apaisé, je laissai la carcasse de la bête à moitié dépecée, et je me mis à marcher ; j'avais à présent une terrible envie de dormir. Je m'abattis sous un grand arbre et je m'endormis .lorsque je me suis réveillé j'avais de nouveau faim je me mis à nouveau en quête de nourriture........
"Tu dois diriger ton regard vers le mien, ne restes pas les yeux fermés, tu dois diriger ton regard vers le mien."
Je sentis le contact d'une main sur la mienne et quelqu'un pinça l'intérieur d'une de mes paumes. J'ouvris les yeux, et je vis Cuero qui me fixait intensément, son regard brillait, elle n'ouvrait pas la bouche pourtant j'entendais sa voix. A peine avais je ouvert les yeux que mes visions disparurent.
"Tu dois faire attention de ne pas te laisser aller n'importe comment, la boisson que nous avons prise peut nous aider à voyager, mais il faut savoir s'y prendre, tu es nouveau, tu ne connais pas le pouvoir des plantes, je suis avec toi, je vais t'aider quelques temps, ensuite une autre personne t'accompagnera."
Je voyais le visage de Cuero qui irradiait, elle me massa le plexus et de nouveau je sentis une énorme énergie me traverser, et un bien être nouveau s'installa en moi.
"Nous allons voyager ensemble" me dit Cueco.
"Tu dois suivre le mouvement de mes yeux."
Elle tourna ses yeux vers la gauche, je fis de même.
"Que vois tu ? ."
"- Je vois une foule lumineuse qui ressemble à une grande vague qui s'écrase sur le sable d'une plage -"
"Tu ne fixe pas assez intensément la forme lumineuse que dégage la foule, c'est pourquoi ton imagination te joue des tours" Me dit-elle.
"Ce que tu vois ce sont les hommes et les femmes qui sont dans l'espace de l'autre côté de la pièce ou nous sommes, ils dansent. Chacun possède une forme lumineuse spécifique qui irradie, c'est cette forme lumineuse en mouvement qui crée l'impression de vague dans ton esprit. A présent tourne les yeux vers la droite que vois tu ? ."
"- Je vois sept à huit formes lumineuses qui semblent bouger doucement dans l'espace -"
"A présent raconte-moi la vision que tu as eus tout à l'heure quand tu fermais les yeux."
Je lui racontais ma vision. Elle rit.
"Il y a en toi un animal féroce, cela plairait à Nuncan. Ce que tu as vu durant cette vision, ce sont des parties de ton être qui ont existé dans un passé lointain ; il y a en toi un animal ancien qui a voulu te communiquer son ancienne façon d'être ; ces façons d'être existent toujours potentiellement en toi, tu peux faire appel à elles si tu veux les retrouver. Mais la férocité de ton animal risque de te créer des problèmes si tu n'as pas conscience qu'il n'est qu'une projection lointaine d'un passé disparu. Si tu t'identifie à lui, il risque de te prendre toute ta conscience et de la faire sombrer dans la pire des abîmes ; tu dois toujours avoir la conscience en éveil et savoir que ce voyage n'est destiné qu'a te rendre plus lucide par rapport à toi-même. Si de telles images se reproduisent tu peux les faire disparaître instantanément en exerçant une simple pression dans le creux de ta paume droite ; elles disparaîtront immédiatement. A présent, observe de nouveau les personnes sur ta droite, et dit-moi, si tu remarques quelque chose de particulier chez l'un d'elle."
J'observais les formes, elles me semblaient d'une intensité lumineuse presque identique.
"- Je ne vois rien, elles sont toutes identiques -" Dis je à Cueco.
"Observe mieux, tu dois voir apparaître quelque chose de particulier sur l'une d'elle me dit Cueco."
Je pris le temps de mieux observer les formes, elles me semblaient toutes identiques ; durant un cour instant toutefois il me sembla observer une petite flamme bleue qui se détachait de l'intérieur d'une des formes lumineuse, elle était très petite, elle semblait danser d'une étrange façon, comme ci cette danse avait une signification précise, comme si cette flamme était animée d'une vie propre et qu'elle tentait de communiquer par la danse une joie vertigineuse qui émanait d'elle.
"Concentre ton attention sur cette petite flamme bleue" Me dit Cuero.
Plus je concentrais mon attention sur celle ci, plus une joie indescriptible m'envahissait. Une joie que j'avais rarement éprouvée tellement elle me semblait dénuée de toutes comparaisons. Je ne sais pourquoi à cet instant me revint en mémoire un passage du livre des passions que j'avais lu presque machinalement peu de temps auparavant.
(Lorsque cette joie nous envahit, il faut remercier vivement celui ou celle qui la procure, comme si cette joie nous était concédée par Dieu lui-même.)

Cette phrase du livre des passions me traversait la tête, sans que je pus m'en débarrasser.
Subitement je murmurai "Merci" sans pouvoir dire que c'était vraiment moi qui l'avais fais.
Je disais merci à la petite flamme bleue ; je vis alors un sourire m'apparaître à l'intérieur de celle ci.
Ce sourire je le connaissais ! Je le connaissais et je l'aimais ! car c'était celui de Zaida, il me transperçait le cœur et me ravisait.
Je vis bientôt son visage m'apparaître, puis ce fût Zaida tout entière qui apparût. Elle dansait une danse absolument belle, qui m'apparût complètement surréelle, elle me souriait en tenant son regard fixé sur le mien.
A travers cette danse, elle m'invitait à partager une joie que je sentais monter en moi, mais qu'une espèce de rigidité intérieure m'empêchait de communiquer.
Je me sentis vaciller...
Alors une irruption de lumière se déversa sur moi comme une chute d'eau verticale tombant du ciel. Je crus que tout mon corps se désintégrait, mais il n'en fut rien, je le sentit immédiatement aspiré dans un mouvement circulaire qui m'emporta loin dans les airs ; je vis les mains de Zaida se saisir des miennes et je me vis danser avec elle une danse aux pas mystérieusement réglés comme si, j'avais déjà dansé cette danse et que je la connaissais par cœur. Cette danse était joyeuse humoristique et céleste ; il me semblait qu'elle aurait pu durer un temps infini, je ne ressentais aucune fatigue, j'étais soudainement devenu semblable à une coque transparente.
J'étais dans le corps de Zaida, elle était dans le mien ; nous échangions nos corps, comme si elle et moi avions l'un et l'autre acquis la faculté de passer l'un à travers l'autre. Nous étions tous les deux comme deux amants invisibles transpercés par une lumière divine qui s'enroulait autour de nous en un flot éclatant, qui nous enlaçait et nous soulevait dans ses bras au rythme de son cœur. Nous ne pouvions pas voir ce cœur, mais nous le sentions palpiter tel un soleil démesuré suspendu au-dessus de nos têtes.



Un choc me fît retourner à la réalité, il se produisit sans doute lorsque mon corps heurta le sol. Tout autour de l'endroit ou j'étais une foule compacte était massé, et frappait des mains. Une grande clarté irradiait d'une multitude de points lumineux qui éclairaient toute une partie de l'espace ou je me trouvais. J'étais étendu sur un sol en terre battue, avec une dizaines d'autres personnes, je tenais la main d'une jeune femme qui se trouvait allongée face à moi, elle semblait dormir. Autour de nous quelques couples qui ressemblaient à des somnambules ivres de fatigue dansaient, ils étaient étroitement enlacés ; encouragés par les cris de l'assistance ils semblaient ni la voir ni l'entendre, ils me parurent animés d'une force surnaturelle. Une musique lancinante accompagnée par des bruits de tambourins me transperçait les oreilles. Je me demandais ou j'étais. J'avais mal l'estomac et dans ma tête les choses étaient confuses. La jeune femme de qui je tenais la main se réveilla, elle leva la tête ; à ma grande surprise, je m'aperçu que son visage m'était familier. C'était le visage de cette jeune femme que j'avais observé alors qu'elle prenait son bain. Elle me contempla, serra ma main qu'elle tenait toujours dans la sienne et sourit. Les derniers danseurs venaient de s'écrouler. La foule se dispersa peu à peu. Les couples étendus sur le sol se levaient lentement, on aurait dit à voir leurs regards hallucinés, qu'ils revenaient d'un autre monde.
Quelqu'un me tapa sur l'épaule. C'était Nuncan, Cuero était à ses côtés, elle portait un bol à la main.
"Notre ami ne s'en est pas mal tiré pour un touriste." Dit-il à Cuero en souriant.
C'était la première fois que j'entendais parler Nuncan.
"Comment va mon invité ? . "La question s'adressait à moi. Je ne savais qu'elle contenance prendre, je me trouvais l'esprit confus.
"Tu dois te reposer me dit Nuncan."
Ses yeux étaient malicieux, mais son regard était extrêmement pénétrant.
"A vrai dire tu peux continuer à t'amuser, car la fête se poursuit, mais tu dois reprendre des forces. Si tu veux des explications, je peu t'en donner, mais ton esprit aura du mal à les recueillir, car tu me semble dans un piteux état. Au fait ! Je te présente ta partenaire, celle avec qui tu as si bien fait le pitre que tu as failli par deux fois lui casser les reins(Il s'esclaffa ) elle s'appelle Altura. Mais tu la connais déjà je crois, vous êtes voisins il me semble."
Il me tapa sur l'épaule.
"T u as raison Altura est très belle, mais je ne t'ai pas invité ici pour que tu t'extasie sur toutes les femmes que tu rencontre sur ton chemin. Tu es ici pour "Voyager ". Je te laisse! Nous nous reverrons un peu plus tard, peut-être seulement demain j'ai à faire ! . Cueco et Altura te tiendront compagnie quelque temps, le temps que tu retrouve tes esprits."
Il disparut sans presque que je m'en sois aperçu.
Cuero m'invita à boire quelques gorgées du liquide qui se trouvait dans le bol qu'elle tenait entre ses mains, puis, elle présenta le bol à Altura, qui bu à son tour. Je sentis une chaleur m'envahir, et peu à peu je me mis à retrouver mes esprits.
Je dévisageais les deux jeunes femmes qui me faisaient face, et j'étais étonné de la similitude qu'il y avait entre elles au niveau physique. Elles étaient presque de la même taille, leur visage aussi avait des ressemblances, Altura avait le visage le plus parfait, son corps splendide paraissait plus fragile que celui de Cure, le corps de Cuero paraissait plus maigre que celui de Altura les deux jeunes femmes semblaient bien se connaître, car elles se parlaient doucement et riaient de temps en temps, comme si elles étaient complices de longue date. Ces deux jeunes femmes me faisaient penser à une troisième, à Zaida, bien que Zaida ne leur ressemblait pas. S'il y avait une ressemblance elle se trouvait dans la même façon de rire qu'elles avaient toutes les trois en commun, leur rire était bref, percutant, légèrement moqueur d'une gaitée totale et spontanée.
Cuero me dit "La fête continue en bas au campement, nous y allons ,tu peu nous suivre ou nous retrouver la-bas!." Je leur répondit"On se verra la-bas ! J'ai besoin de faire le point ! ." Elles rirent et partirent.


J'avais besoin de me remettre les idées au net après ce qui m'étais arrivé ; ce que j'avais vécu me paraissais de l'ordre du rêve, et je me demandais en effet, si j'avais rêvé, ou si j'avais vécu, les choses que j'avais ressenties tout à l'heure. Ces choses là, étaient bien plus intenses que celles des rêves ; je les avaient vécues, mais elles me paraissaient pourtant irréelles. Je fis quelques pas dans la pièce ou je me trouvais, elle ressemblait à une grange, il faisait sombre, la nuit était omniprésente. Une large ouverture servant de porte donnait sur l'extérieur, je sorti. On entendait une rumeur de fête qui provenait du campement. Je levai les yeux sur le ciel. Il était superbement étoilé, d'un bleu sombre éclatant. Je sursautai tout à coup, car je vis deux yeux lumineux traverser l'espace devant moi, ils ressemblaient à ceux d'une belette ou d'un chat. Je me demandais si j'étais éveillé, ou si je rêvais encore.
J'entendis tout à coup une petite voix qui m'appelait, je ne savais pas d'où provenait le son de la voix.
Je mis cela sur le compte du vent qui soufflait par rafales et qui jouait sans doute des tours à mon imagination.
Mais la voix revenait par intervalles insistante et rieuse alors même que le vent s'était calmé, et qu'un silence total s'était installé sur l'esplanade déserté ou je me trouvais ; seule de temps en temps provenait la rumeur de la fête. Je regardais autour de moi, je ne voyais rien. Je pouvais seulement distinguer l'énorme masse montagneuse qui se trouvait à proximité de l'endroit ou j'étais, je voyais sa découpe impressionnante se profiler sur le ciel. Mon regard balaya le lieu, je distinguais vaguement les parties informes des bâtiments qui servaient de lieu de rassemblement et d'habitation pour Nuncan et ses hôtes ; j'aperçu l'arbre qui se détachait légèrement en contrebas. Il me sembla, que la voix qui m'interpellait provenait de cet endroit. Quand la voix se mit de nouveau à se faire entendre, je prêtais l'oreille. Je m'aperçu alors que la voix ne provenait pas de l'extérieur, mais qu'elle résonnait dans ma tête." C'est moi Zaida , je suis tout prés d'ici, je veux te voir. Juan ! Juan! C'est moi Zaida je suis tout prés d'ici je veux te voir ! . Duncan me l'interdit, mais je veux te voir."
Je m'entendis lui répondre dans ma tête"- Ou est tu ? -".
"Je suis à proximité du grand rocher qui se trouve sur ta droite quand tu prends le chemin qui mène à la montagne."
Je me souvenais d'avoir croisé ce rocher lorsque je m'étais promené dans cette direction. Je pris le petit chemin que j'avais déjà emprunté pour me rendre sur les hauteurs qui dominaient les vallées ; au bout de quelques minutes de marche, je vis apparaître la forme du rocher que m'avait indiqué Zaida. Il faisait sombre, mais le temps était suffisamment clair pour que je puisse, me repérer dans la nuit. Une silhouette noire se détacha du rocher et marcha dans ma direction ; lorqu'elle se trouva à quelques mètres de moi, je reconnu Zaida. Lorsqu'elle fût assez proche de moi, elle s'arrêta quelques instants, me dévisagea, et soudain, elle s'élança vers moi, me serra dans ses bras, et chercha ma bouche pour m'embrasser.
Je ne pouvais pas résister à la farouche détermination de Zaida, elle m'entraîna derrière le rocher, et nous nous étreignîmes violemment. Elle m'attira vers le sol, nous fîmes l'amour, d'une façon brutale presque sauvage. Je ne comprenais pas l'attirance qui me poussait vers elle, j'étais complètement happé par son désir, et son désir était si fort qu'il m'emportait loin de tout. Nous étions lovés l'un dans l'autre et j'éprouvais une joie et une satisfaction qui me parût toute différente de celle que j'avais éprouvée, lorsque dansant avec elle d'une façon presque irréelle dans mon corps lumineux, j'épousais ses contours avec une souveraine sensation de bonheur.
Notre corps à corps revêtait ici, les aspects délicieux d'une étreinte qui ne parvenait pas à épuiser l'appétit charnel sans cesse plus violent qui nous poussait l'un vers l'autre. Je mordais ses lèvres, caressais ses hanches et ses seins, mordais son cou et m'abreuvais de son odeur, elle me griffais et s'abîmait le corps sur les cailloux, m'enserrant de ses cuisses en pleurant et gémissant elle criait pleurait me disant "Viens ! Viens !". Je jouis en elle avec une telle rapidité qu'elle m'insulta. Elle s'empara de mon sexe le mît dans sa bouche et me griffa violemment, cela accentua le désir que j'avais pour elle, je sentais mon sexe enfler devenir plus gros qu'une gourge, elle se retourna rapidement prît mon sexe entre ses mains et le fît rentrer en elle. Je la pénétrais lentement tout en serrant violemment ses hanches et ses seins, elle gémissait de plaisir, j'allais et venais lentement pour jouir dans l'étendue délicieuse de son nid. Je me sentais comme un animal en rut, mon sexe brandit en elle tournoyait dans ses flancs, tel un pieu puissant il se glissait dans son corps lentement puis rapidement pour sortir puis rentrer à nouveau avec rapidité, le corps de Zaida se contracta deux a trois fois et elle cria sauvagement ; je sentais mon sexe prêt à éclater, une étincelle de volupté enveloppa mes reins, je me répandis en elle avec un râle de cerf qui brame Nous restâmes quelque temps ainsi accouplés comme deux animaux, collés l'un contre l'autre.
Je me suis détaché de Zaida, l'esprit troublé. Elle s'allongea à côté de moi, et me caressa. Elle avait l'air joyeuse. Elle me dit doucement qu'elle m'aimait. Je lui répondis que je l'adorait.
"- Pourquoi Nuncan t'avais t'il interdit de me voir -" Cette question que j'avais au bout de la langue, j'en connaissais déjà la réponse, mais je ne pu m'empêcher de la lui poser." Nuncan est un homme de la voie, il ne fait jamais les choses au hasard, s'il la fait c'est qu'il avait de bonnes raisons pour cela."Elle rit doucement."Si je lui ai désobéit, c'est que je n'ai pas pu m'en empêcher, mais d'ailleurs cela n'a aucune importance. Cela ne revêt pour Nuncan probablement aucune importance. Ils se contente à chaque fois de m'indiquer ce qu'il juge le meilleur pour mon sort, mais j'ai des désirs violents et parfois contradictoires qui m'assaillent, lorsque je t'ai rencontré, je savais que je devais te rencontrer, mais je ne savais pas que j'éprouverais pour toi un tel désir."
Elle se tût quelques secondes et ajouta ce qui est fait ! est fait! Je suis follement éprise de toi, et cela devais m'arriver Nuncan m'avait prévenu -Tant que tu ne contrôlera pas tes désirs, ils te prendront et te ferons subir le sort que voudras bien qu'ils te fassent subir, il ne tiens qu'à toi de les éloigner ! - Aujourd'hui, ils m'ont encore ravis à mes résolutions, ma nature n'est pas encore domptée, peut-être ne le sera t'elle jamais ! ."
J'étais surpris de l'intelligence avec laquelle Zaida s'exprimait ; j'avais un peu l'impression qu'elle me renvoyait le miroir de ce que je pensais de moi-même à cet instant précis. Elle me dévisagea, sourit tristement et me dit." Nous sommes semblables, c'est pourquoi, nous nous sommes rencontrés."Elle ajouta."Je croyais rencontrer un autre sur ma route, et qu'il devait m'aider à ouvrir les portes du passage vers la voie, c'est pourquoi, je t'avais tiré à moi. A présent, je sais que je me suis trompé, tu es pareil à moi. Elle ajouta en murmurant." C'est aussi pourquoi, je t'aime, je t'aime parsec tu es comme moi ! . Tu as les mêmes faiblesses que moi. Lorsque tu désir violemment une chose rien ne peu t'empêcher de la satisfaire, il y a un animal en toi, qui n'est pas dompté, même si tu te donnes l'apparence du contraire."
Le fait le plus extraordinaire, c'est que lorsque Zaida me dit qu'elle connaissait Nuncan depuis longtemps, et qu'elle faisait partie du clan des initiés qu'il avait à charge, cela ne me surpris pas le moins du monde, je m'attendais presque à cette révélation depuis que j'avais observé que Nuncan et les siens possédaient des pouvoirs qui dépassaient mon simple entendement. Le fait de m'entendre dire par Zaida que j'avais été choisi par elle, à la suite d'un rêve qu'elle avait fait. Ce rêve l'avait averti de la venue d'un étranger. Cet étranger était celui qu'elle attendait, il devait l'aider à vaincre son propre animal ; cet animal lui barrait la route lorqu'elle tentait de franchir la porte qui mène au royaume de l'oiseau. Tout cela ne me paraissait pas si extraordinaire après ce que j'avais vécu ici, même si tout cela dépassait finalement mon entendement habituel.
Zaida me dit." Nous sommes destinés à faire un bout de chemin ensemble, nous devons l'accepter quelque soit la nature étrange de notre relation ; tu es un homme qui approche de la cinquantaine, j'ai à peine vingt ans ; je ne sais pas qui a déposé en moi le désir que j'ai pour toi, il est si violent, que je n'ai d'autres alternative que de le satisfaire, le fait que j'appartiennes au clan de ceux qu'à initié Nuncan aux paroles de l'oiseau ne constitue pas un obstacle, nous sommes libre de nos actes et de nos pensées. En me donnant à toi, je me donne à l'oiseau par le mauvais côté, mais si tu es apparu ce n'est pas par hasard, tu es sur mon chemin, c'est peut-être que l'oiseau la voulu ainsi." Ce que me disait Zaida me paraissait totalement incompréhensible pourtant, je buvais ses paroles.
J'avais cinquante ans et elle n'en avait que dix huit, mais elle me donnait l'impression d'être plus déterminée et plus sur d'elle même que je ne l'étais moi même. Elle possédait une résolution que je ne trouvais pas en moi ; au fond de moi, je me sentais faible et impuissant, toujours prêt à me laisser aller au désespoir, j'admirais son enthousiasme et sa force de caractère, car à cet instant précis il me semblais que j'en étais dépourvu. Zaida plongea ses yeux dans les miens et me dit" L'inconvénient avec toi, c'est que tu t'abuses toi - même ! En cédant à tes désirs tu crois avoir perdu la partie. Le sexe n'est qu'un tribu qu'on doit payer à la nature. Si ce tribu est trop lourd, il faut l'abandonner, aujourd'hui j'ai eu envie de ton corps, comme j'en ai eu envie dés le premier jour ; il n'y a pas de mal à cela. En cédant à mes désirs, je n'enfreins que les règles que j'avais accepté de prendre pour conduite pour aborder une partie du chemin qui mène au royaume de l'oiseau. Ces règles ne sont pas indispensable pour vivre mais pour mourir. Car on n'accède au royaume de l'oiseau qu'en acceptant de mourir. Peut-être l'oiseau ma t'il mit sur ton chemin uniquement pour me mettre à l'épreuve."
Plus j'écoutais parler Zaida, plus elle me paraissait soudain étrange et plus j'avais l'impression que mon désir pour elle devenait confus. Il y avait deux Zaida, l'une simple spontanée, pleine de vie. L'autre me parût lointaine, étrangère égnimatique. Sans doute vit elle en moi ce trouble, car elle me toucha la main et me dit"Jaime aussi quand tu as peur, car j'ai connu cette peur." Elle m'embrassa la main et me dit" Détend toi Juan Zaida t'aime."Je la pris contre moi, et lui caresse le corps, je retrousse sa jupe, et je lui fit l'amour contre une grosse pierre." Ce n'est pas bien me dit Zaida tu va perdre toutes tes énergies."Peu après elle me dit :
"Tu peu me faire l'amour quand tu veux me dit Zaida, j'ai un grand besoin d'être comblé, mais je crains pour ta santé, surtout je suspecte Nuncan de vouloir t'imposer d'autres épreuves. S'il s"aperçoit de l'état piteux de tes énergies, il va en rire à tes dépens, car Nuncan adore se moquer des gens qui perdent leurs énergies inutilement, il les appellent des "queues". A présent je dois te quitter me dit Zaida, il ne faut pas qu'on nous voit ensemble, j'ai promis à Nuncan de ne pas te voir. J'ai déjà failli à ma parole ! Ce n'est pas bien ! Mais c'est moi que cela regarde. Reposes toi ! A demain ! . Elle posa un baiser sur ma bouche et disparu.



Je senti une grande tristesse m'envahir après le départ de Zaida. Je me demandais, si j'allais la revoir, car son apparition me parut tellement incompréhensible, que je me mis à penser qu'elle pouvait disparaître d'une façon aussi étonnante qu'elle m'était apparu. Je me sentais joyeux en pensant à elle, mais une fatigue me terrassait, je ne savais pas à quoi elle était due. J'avais le désir d'aller me mêler à la foule et de circuler parmi les gens qui faisaient la fête au campement, mais je n'en eu pas le courage. Je redescendis me coucher dans la chambre que m'avait prêtée Nuncan. Je n'avais pas d'heure sur moi, mais il devait être une heure avancée de la nuit, ou peut-être le jour commençait il déjà par se lever, je ne suis plus très certain de bien me souvenir des événements de cette nuit là.



A mon réveil Cuero était à mes cotés, elle s'affairait sur une petite table ou il y avait des bols et un plat remplit de crudités." Nuncan ma dit de t'alimenter, tu as fais des excès la nuit dernière."Je regardais Cuero, et je me demandais, si elle plaisantait, et à quoi elle faisait référence, je me sentais un peu gêné. Son regard était malicieux et elle ajouta.
"Zaida te tourne la tête."
J'étais étonné, c'était la première fois qu'elle me parlait de Zaida ouvertement, elle connaissait donc Zaida je n'avais pas rêvé. Ce que j'avais vécu la nuit durant ainsi que la veille, me revint à l'esprit. Elle connaissait donc l'existence de Zaida. Elle sourit, et comme si elle lisait dans mes pensées elle me dit.
"Nous connaissons tous Zaida ici, c'est notre rabatteuse."
Le mot me choqua, je cru l'avoir mal entendu, je m'apprêtais à lui faire répéter, quand elle répéta un sourire sur les lèvres.
"Tu as bien entendu, j'ai dit que Zaida est notre rabatteuse"
Elle dit cette chose sans agressivité comme si ce mot ne comportait pour elle aucun sens péjoratif. Elle du remarquer à ma mine que j'avais du mal à digérer cette expression, car elle ajouta simplement
"Zaida nous rabat au campement des hommes qu'elle a vu en songes. Ces hommes sont destinés à grossir les rangs du clan à Nuncan, ils sont comme toi attirés par Aida, ensuite Nuncan voit s'ils peuvent ou non lui servir. Ton cas est particulier, car il semblerais que Zaida soit tombée amoureuse de toi, en général elle s'en tire toujours bien, cette fois ci, elle est tombé sur un os."
Elle éclata de rire.
"Tu es l'os de Zaida"
Il n'y avais dans son rire qu'une franche gaieté, c'est pourquoi, je me mis à rire moi aussi.
"Ne crois pas que ce sois un avantage, maintenant qu'elle te tiens, Zaida ne te lâchera plus, elle est une des filles de Nuncan les plus obstinée."
Je me demandais ce qu'elle voulait dire par filles.
"On nous appelle toutes les filles de Nuncan, à cause uniquement que nous avons décidées de le suivre."
Me dit-elle.
"Les garçons de Nuncan existent aussi, mais ils vont ailleurs après leur passage ici. Ici vivent seulement les filles. Les fils de Nuncan comme on les appellent vont rejoindre une femme qui s'appelle Camino, elle joue pour les hommes le rôle que Nuncan joue pour les femmes."
Elle s'aperçut de mon étonnement ; je me demandais en effet, pourquoi, elle me confiait toutes ces choses qui semblaient tenues secrètes.
"Ces choses ne sont secrètes que pour les personnes totalement étrangères à notre clan. Nunca doit peut-être considéré que tu fais désormais partie des nôtres.."
Dit elle en souriant.
"S'il considère qu'il peut te les confier, c'est qu'il pense que tu ne les divulguera pas."
Ajouta t'elle.
"D'autre part, tu ne représente pour nous aucun danger, tu repartiras bientôt pour un autre pays qui a d'autres coutumes et d'autres façons de penser que les nôtres ; même si tu racontais toutes ces histoires sur ce que tu as vu, on n'y prêterais peu d'attention, car ce que tu as vu est si peu de chose que ça n'a pas d'importance qu'elles soient dites."
Elle ajouta.
"Nuncan considère que tu es l'amant de Zaida, elle précisa l'amant - oiseau de Zaida.. L'inconvénient, c'est que l'un et l'autre vous vous êtes plantés. Zaida le sait, mais elle est tellement obstinée qu'elle n'en démords pas, c'est son défaut de caractère ; vous vous êtes plantés, car le jeu ne consistait pas à vous unir sexuellement, mais a vous unir en esprit. Mais Nuncan a beaucoup d'humour, et il sait reconnaître quand il s'est trompé. Tu n'étais pas celui qu'il attendait, mais il s'en réjouit, car cela l'oblige à revoir son point de vue sur la situation. Si tu n'est pas l'amant oiseau de Zaida, et que tu es simplement son amant, et que Zaida persiste à te considérer comme tel ; il ne lui restera plus qu'à admettre sa défaite. Vous pourrez partir tous les deux quand bon vous semblent. Mais il ma demandé de t'inviter auparavant à une autre cérémonie semblable à celle que tu as connue hier soir, ce sera sa façon à lui de s'excuser pour t'avoir placé dans une situation à laquelle tu n'étais sans doute pas assez préparé. Tu n'a rien à craindre je serai à tes côtés."
Me dit elle.
"Ce sera peut-être l'occasion d'utiliser une seconde fois, le collier que je t'ai donné, et qui n'a pas encore servit puisque l'oiseau ta gardé sous sa protection bienveillante."
J'écoutais tout son discours avec une certaine contrariété, car je savais que je ne pourrais pas continuer à voyager davantage en compagnie du clan de Nuncan. Nuncan avait pris sa décision à mon égard après s'être aperçu que je n'étais pas capable de m'intégrer sous la forme qu'il voulait à son clan ; j'en étais persuadé à présent, il savait ce qui s'était passé entre moi et Zaida la nuit passée.
Je me sentais légèrement abattu, mais je redevint joyeux en pensant à Zaida. Si Zaida voulait me suivre, elle me suivrait ; si son désir était de quitter Nuncan pour vivre avec moi, j'étais tout prés à lui offrir une place dans ma vie. Mais il me semblais que Zaida aimait trop Nuncan pour s'échapper avec moi. Nuncan lui avait déjà montré une partie du chemin qu'elle devait parcourir pour accéder au royaume de l'oiseau ; même si elle avait la tentation d'y renoncer pour s'adonner à" une folle passion" dont j'étais l'objet, il aurais été folie de sa part de tout rejeter des enseignements de Nuncan pour me suivre. Je n'avais rien d'autre à proposer à Zaida, que ma détresse perpétuelle et mon amour pour elle aussi fragile qu'un oiseau nouveau né. C'eut été folie de sa part que de me suivre.
Peut-être Cuero s'aperçut t'elle de ma tristesse, car elle s'apprêtais à partir et me dit.
"Tout chemin est seulement un chemin, et il n'y a pas offense envers soi-même ou les autres à le quitter si le cœur t'en dit.. Regarde chaque chemin séparément et délibérément. Essaie-le autant de fois qu'il te paraît nécessaire. Puis demande-toi, et à toi seul : ce chemin a-t-il un cœur? S'il en a, le chemin, est bon ; s'il n'en a pas, il n'est d'aucune utilité. Zaida choisira avec son cœur."
Et elle sorti en me disant."N'oublies pas de manger, tu auras besoin de toutes tes forces pour la cérémonie de ce soir ; je repasserai te dire l'heure à laquelle elle aura lieu."



Les événements semblaient se construirent d'une façon déplaisante. J'avais besoin de marcher, pour réfléchir à la situation et pour faire le point. Je me hâtai de manger. Une fois mon repas terminé je suis parti vers la montagne, en prenant le même petit chemin que j'avais déjà pris hier. En voyant se dresser sur le bords du chemin la grande pierre, ou Zaida et moi nous nous étions retrouvés, mon cœur sursauta, je pensai à elle et mon cœur cette fois se serra ; j'eus envie de m'arrêter pour revoir le lieu ou nous nous étions enlacés. Je contournai la pierre et observai l'endroit, il était désert, il y avait quelques roches un peu d'herbe et de la terre. Je m'apprêtais à repartir, quand mon attention fût attirée par un reflet métallique dans l'herbe. Je me baissai pour ramasser l'objet. C'était une bague, en argent sur laquelle état gravée un symbole représentant un oiseau et un serpent qui étaient enlacés. Cette bague aurait pu appartenir à Zaida ; pourtant je ne me souvenais pas de lui avoir vu porter une telle bague. Je mis la bague dans ma poche et je continuai ma route. J'accédai bientôt à l'endroit ou je m'étais arrêté le jour d'avant pour observer le paysage, et pour lire un extrait du livre des passions. Je revis le rocher sur lequel, je m'étais assis, quand l'aigle énorme qui avait surgit m'avait fait peur.
J'étais décidé à marcher un bon bout de temps, car j'avais envie de me débarrasser de tout un flot de pensées inutiles et un des meilleurs moyens d'y parvenir pour moi, résidait dans la marche.
J'avais besoin de marcher parfois jusqu'à la limite de mes forces, pour évacuer en moi tout ce qui me rendais l'esprit trouble, ou confus. J'appréciais la marche comme une thérapeutique doublée d'un plaisir suprême, celui de jouir de l'espace à mon rythme ; j'appréciais d'autant la marche, qu'elle s'effectuait à travers des paysages que je ne connaissais pas encore ; c'était le cas à présent, je m'apprêtais à gravir toute une portion d'espace qui m'était totalement inconnue.
Le chemin gravissait la montagne d'une façon abrupte, il était étroit, et quelques précipices le bordaient ; mais j'avais aperçu de loin une forme de plateau, et il me semblais qu'une partie du chemin y menait, j'avais décidé d'aller dans cette direction.
J'avais beaucoup de temps devant moi, car nous étions en fin de matinée et la cérémonie (la dernière) à laquelle j'étais invité n'avait lieu que tard sur le soir. D'ailleurs, j'étais moins empressé d'y assister depuis que Nuncan m'avait fait savoir que ce serais probablement la dernière à laquelle il me serais donné de participer. Je me sentais un peu honteux de n'être pas à la hauteur de ce qu'attendait de moi Nuncan être l'homme oiseau de Zaida tel qu'il le concevait, mais je m'en sentais incapable ; et en même temps, j'étais soulagé, car je me sentais libéré d'une obligation morale que j'avais contractée inconsciemment vis à vis de Nuncan, en acceptant son hospitalité.
J'avais emporté avec moi, un peu de nourriture, et une veste, ainsi que le livre des passions, le tout tenais dans ma musette.




J'ai marché pendant une bonne demi-heure avant de pouvoir accéder à une forme de plateau qui dominait toute les étendues alentour ; je ne pouvais pas aller plus haut, ce plateau dominait toutes les vallées. Il y avais un vent qui soufflait au sommet, ce qui rafraîchissait l'air, et rendait le soleil moins lourd à supporter. Le ciel était d'une pureté bleu lumineuse qui m'éblouissait. Quelques nuages blanc formaient des corolles étincelantes qui semblaient naviguer sur cet océan de couleur transparente. J'avais comme à l'accoutumé, placé un chapeau sur mon crâne à moitié dégarni.
Je me sentais heureux dans ces espaces nus, traversés par le vent. J'admirais la splendeur des montagnes qui se découpaient à l'horizon, la pureté des lignes qu'elles dessinaient, me rappela la ligne parfaite de certains corps de femmes que j'observais amoureusement lorsque ma passions était dirigée uniquement vers la peinture.
Je prenais plaisir à marcher, sur ce sommet aride balayé par les vents, recouvert d'une fine couche d'herbe. Le sol était parsemé de roches grises et blanches, ces sommets étaient complètement déserts.
Je me demandais pourquoi, Nuncan n'avait pas établit son campement sur ces sommets, qui me semblaient propice à la contemplation et à la méditation, et pourquoi, il avait choisi plutôt ce revers de terrain pour installer son lieu d'habitation. Sans doute ici l'endroit était il trop désertique et trop exposé aux intempéries. Si Nuncan avait établit sa base là où il l'avait établit, sans doute y avait il de bonnes raisons.
J'aperçu à un endroit du plateau une succession de roches plates qui semblaient dessiner un espace circulaire qui me rappela, la vue de certains temples que j'avais contemplés sur des gravures anciennes. Ces roches pourtant n'avaient pas été posées là par des mains d'homme, c'était la nature qui avait crée de toute pièce cette belle construction. Je me suis rapproché de cette estrade naturelle, et je me suis assis sur une grande pierre ovale qui semblait former le centre naturel de cet espace. Auparavant je repoussai quelques ossements séchés qui se trouvaient disséminés sur celle ci. Et je me suis assis pour méditer.



Mes méditations consistaient en peu de choses.
Je cherchais à me rappeler, ce que j'étais venu faire ici. Je n'y trouvais aucune explication, à part le fait, que le destin m'y avait amené. J'avais rencontré Zaida. J'avais ensuite rencontré José mon conducteur qui m'avait amené jusqu'ici. Ici j'avais fais la connaissance de Cuero, de Nuncan et de Altura. De moi-même, je n'avais cherché à rencontrer personne d'autre. L'aspect folklorique des fêtes traditionnelles des gens du pays ne m'avait qu'à peine intéressé. L'expérience étonnante que j'avais vécu la nuit passé, après l'absorption de plantes, m'avait foncièrement bouleversé ; mais, ce que mon esprit retenait avant tout, c'était cette attirance quasiment permanente qui me portait vers Zaida. Zaida était en réalité la seule personne qui m'intéressait vraiment ici. J'étais vivement impressionné par la personnalité de Nuncan, et par ses pouvoirs, mais seule Zaida captivait toute mon attention. Est-ce que j'aimais Zaida ? Il me semblais bien que" Oui " à vrai dire, mais je n'avais en même temps aucun désir particulier de vouloir me l'approprier. Il me suffisais de penser à elle pour me sentir soudainement heureux. Je pouvais imaginer que Zaida veuille me suivre, qu'elle vienne vivre avec moi en France ; je pouvais aussi imaginer de rester ici et de vivre ici avec elle. Tous ces scénarios toutefois me paraissaient dangereux, car c'était mon imagination qui les créaient de toute pièce ; rien jusqu'à présent ne me permettais de croire que Zaida veuille me suivre, qu'elle accepte de vivre avec moi. D'ailleurs qu'avais je à lui offrir ? Bien peu de choses. J'aimais Zaida ,mais je ne voulais rien projeter sur elle. Ce seraient les événements qui décideraient en dernier recours. C'était d'ailleurs la ligne de conduite que j'avais adoptée jusqu'à ce jour. Ne rien faire ou quasi rien, attendre que les événements viennent à moi, ne prendre les décisions appropriées, que lorsque les circonstances le nécessitaient. J'étais ici en voyage, et rien d'autre. La rencontre avec Zaida bouleversait ma vie, mais je ne pouvais rien faire d'autre que le constater et l'accepter, pour le présent du moins.
Pour me changer les idées, je sorti machinalement le livre des passions qui se trouvait dans ma musette et sans presque y faire attention, j'en lu un passage à haute voix, sans chercher nullement à en comprendre le sens ; j'avais uniquement besoin d'entendre le son de ma voix se répercuter dans ces espaces d'une pureté inaccessible afin sans doute qu'il se perde dans ses immensités.
ParagrapheI6.

Celui qui saura attendre que la beauté du monde arrive à lui sans chercher à la connaître autrement qu'en l'aimant instantanément, celui là qui saura vénérer sa pure beauté comme si elle était une partie cachée de lui-même ; celui là seul parviendra à dépasser l'infini des passions, car son âme transfiguré par la grâce d'une innocence retrouvée contemplera sans le savoir la perfection première, il réalisera sans le savoir l'union de l'un et de l'autre ; son cœur accédera sans encombre à la porte qui donne accès à la vraie joie qui est connaissance.

Ma voix se perdit dans l'immensité des espaces. Je refermai le livre des passions et restai immobile à ne penser à rien. J'observais au loin dans l'espace un petit point noir qui semblait se rapprocher de l'endroit ou j'étais. Le ciel était d'une pureté bleu cristal resplendissante, le soleil rayonnait face à l'endroit ou j'avais vu apparaître le petit point noir ; j'étais éblouit par le soleil et je mis mes mains sur mes yeux pour tenter d'observer la forme qui s'approchait. Cette forme s'approcha de moi avec une telle rapidité que j'eus à peine le temps de la détailler, elle fût bientôt à ma portée et plongea dans ma direction avec une puissance et une grâce étonnante. Je ne ressentais aucune sorte de peur, il me semblais que je connaissais cette forme et qu'elle m'était familière. Cette forme, c'était celle d'un aigle géant qui tentait de se poser sur la pierre ou j'étais. Je le vis tournoyer à quelques mètres au-dessus de moi, je vis son œil briller et son regard soudain me transperça. Un cour instant, j'ai bien cru qu'il me prenait pour une proie, puis soudainement, il vira se posa à quelques mètres du lieu ou je me trouvais, et m'observa.
Son regard dégageait une énergie terrible, impeccable. Une sorte d'étrange malaise me saisit alors, lorsque se substituant aux yeux de l'aigle, je cru apercevoir les yeux de Nuncan, comme si Nuncan m'observait à travers les yeux de l'aigle.
Il me sembla à ce moment précis que je pouvais rentrer dans une toute autre dimension du monde que celle que je connaissais, si ma volonté m'avait commandée d'y céder. Je sentais les yeux de Nuncan qui m'attiraient vers une vaste part d'inconnu qui me parût tantôt terrifiante tantôt exaltante. Il du sentir mon hésitation, car au même moment exactement je vis l'aigle déployer ses ailes qui m'apparurent immenses et je le senti prés à s'envoler, je senti simultanément qu'une partie de ma conscience s'échappait de moi ; j'avais la sensation qu'une force énorme tentait de l'attirer vers l'aigle, je ne parvenais pas à lutter avec cette force, car elle m'était supérieure.
Je portai instinctivement ma main sur le collier que m'avais donné Cuero et que je portais toujours autour du cou.
Le regard de Nuncan disparu de ma vision, l'aigle battit des ailes puis repris sa position immobile, je vis soudain les yeux de Cuero se substituer à la place de ceux de Nuncan à travers le regard de l'aigle ; ses yeux ne souriaient pas ils avaient la même énergie foudroyante que celle de Nuncan.
Je me sentais terriblement faible.
Un éclat de métal attira mon attention, il provenait d'un objet métallique accroché par un fil à l'une des patte de l'aigle, il me sembla qu'une bague y était accrochée. Je fouillai dans ma poche et je sorti la bague que j'avais trouvée au pieds du rocher ou j'avais fait l'amour avec Zaida, je la présentai à l'aigle. A ce moment je ne vis plus le regard de Cuero dans celui de l'aigle, ni celui de Duncan, mais je vis un aigle resplendissant et lumineux. Il s'éleva dans les airs d'un vol rapide et disparu, tel un point éclatant sur l'azur bleu du ciel.
L'apparition de l'aigle m'avait complètement désarçonné, je ne savais plus, ce que j'étais venu faire ici. Je contemplais le paysage autour de moi, un sentiment de mélancolie extrême m'envahit. Il me fallu toutes mes énergies pour le combattre. Je me dit qu'il était temps de rentrer ; en même temps, j'avais la sensation que revenir au campement pour assister à la cérémonie ou je devais rencontrer de nouveau Nuncan et Cuero me paraissait une aberration puisque je venais à l'instant même de les apercevoir sous une forme qui m'avait tellement impressionnée que je me demandais, si je devais poursuivre jusqu'au bout le voyage que le destin avait dessiné pour moi en cet endroit.
J'absorbai le peu de nourriture que j'avais pris, et je pris le chemin du retour.
Seule l'image de Zaida que je gardais imprimé en moi, me redonna une immense joie de vivre. C'est soutenu par son sourire et par le désir de la revoir que je hâtais ma marche.




Lorsque je regagnai le lieu qui servait d'habitation à Nuncan et aux siens, l'après midi tirait à sa fin, il régnait une certaine activité sur l'espace que j'avais l'habitude de voir désert. Il y avait une foule importante qui s'était installée sur les lieux, des groupes de paysans femmes et enfants, étaient réunis sur l'esplanade, ils avaient allumé des feux, et s'apprêtaient à passer la nuit. Les gens discutaient, mangeaient et riaient.
Je croisai Altura, lorsqu'elle m'aperçut, elle vint vers moi et me dit."J’ai une mauvaise nouvelle pour toi ! Viens."Elle m'entraîna jusque dans sa chambre, fouilla dans ses affaires et sorti un petit miroir qu'elle me tendit."C'est le cadeau que Zaida ma demandée de t'offrir avant son départ."
Je senti une tristesse profonde m'envahir. J'avais pressenti cette chose, mais je l'avais écartée de mon esprit, je n'osais pas y penser. Que Zaida soit partie, signifiais pour moi qu'une partie de mes raisons d'être ici avaient cessées d'exister une partie de mon être semblait s'effondrer.

Je pris le miroir, il était tout petit, orné d'une protection en cuivre jaune. Instinctivement je cherchai à regarder si une inscription figurait sur celui ci ; il n'y avait rien. J'examinai le dos du miroir, il y avait un dessin gravé sur cette partie.
"C'est un oiseau."
Me dit Altura.
"Elle la tracé pour toi, pour que tu te souviennes d'elle. Elle est partie cet après midi avec José, elle doit regagné une autre ville située à plusieurs centaines de kilométrés d'ici, Nuncan lui a confié une mission qu'elle a acceptée de réaliser ; elle est partie pour plusieurs mois, il est probable que tu ne la reverra pas ."
Elle du sentir combien j'étais triste à cet instant car elle ajouta.
"Zaida sera encore là ce soir, comme elle était présente la dernière fois."
Elle me prit la main et fixa mon regard.
Dans son regard je vis danser une petite flamme bleu et j'entendis une voix qui me disait.
"C’est moi Zaida, je suis là, je suis toujours avec toi ici, ne m'oublie pas ! Je suis là ! Je serai encore là ce soir avec Altura. Nous nous reverrons ce soir avec Altura si tu es assez fort pour rester, mais je sais que tu resteras. Je t'aime."
Altura retira sa main de la mienne, et détourna son regard, et remit ses affaires en place.
"Tu es trop sentimental Juan, tu es plus sentimental qu'un vulgaire tonneau qui sert à contenir le vin."
Elle dit cela en plaisantant et en riant. Elle ajouta en riant à nouveau.
"Et ce tonneau, c'est moi qui dois le porter pour toi ! Tu devrais m'aider à le rendre moins lourd ! ."
Elle dit cela en faisant une moue enfantine ,que je n'avais jamais observé auparavant sur son visage . Altura était d'une beauté sublime, je me demandais pourquoi, je n'étais pas tombé amoureux d'elle, et pourquoi, c'était de Zaida que j'étais tombé amoureux.
"Cuero ma dit que Nuncan s'était absenté, mais que dés son retour il voulais nous parler ! Ne t'éloignes pas trop d'ici, si tu veux bien, car il ne devrait pas tarder à rentrer."
Elle ajouta.
"C'est peut-être la dernière fois que tu verras Nuncan, car lui aussi doit partir quelques temps ; ce serais dommage que tu ne le vois pas avant son départ, car vos chemin risquent de ne pas se recroiser avant longtemps. Le nôtre..... aussi."
Ajouta t'elle.
"Car nous partons tous demain matin pour une direction inconnue, c'est Nuncan qui a décidé. Elle ajouta, nous sommes habitués, cela fait partie de notre façon de vivre. Tu pourras rester ici, le temps qu'il te plaît. Cuero reste aussi... cette fois si, c'est elle qui gardes la maison !"
Elle dit cela en riant.
Elle fixa à nouveau son regard sur moi et dit d'un air résolu.
"C'est notre dernière nuit ici profite en bien ! Après il y a de fortes chances pour que nous ne nous revoyions plus, nos destinés se sont croisées ici, elles doivent se séparer."
Elle ajouta.
"Il y a un temps pour chaque chose. Nous avons fait le bout de chemin que nous devions faire ensemble, j'ai été heureuse de te rencontrer. Ce soir nous accomplirons la dernière partie de notre voyage ensemble, ce sera peut-être la partie plus difficile pour toi, mais si ça peu te consoler dit toi bien que le voyage sera aussi difficile pour toi que pour moi !". Je vis un beau sourire se dessiner sur son visage.
Elle se pencha vers moi déposa un baiser furtif sur mes lèvres sortit et me dit.
"A tout à l'heure !"


Je ne savais trop quoi faire car Altura était parti avant que j'ai pu la questionner davantage. Cela se passais à chaque fois ainsi, lorsque je réagissais à leur propos, il était trop tard, les gens du clan de Nuncan s'envolaient ; ils étaient déjà parti ailleurs avant que j'ai pu leur poser quelques questions supplémentaires ; j'étais trop lent dans mes réactions. J'aurais aimé poser quelques questions à Altura concernant la cérémonie qui devait avoir lieu ce soir, je voulais savoir aussi si elle pouvait transmettre un mot à Zaida ; mais je savais que c'était inutile de formuler cette dernière demande Altura m'avait clairement laissé entendre que Zaida à présent était injoignable. J'avais du mal à m'y résigner, mais je savais qu'une partie de mon voyage tirait à sa fin, j'étais triste et soulagé à la fois. Lorsque je me mis à penser à Zaida c'était comme si un poignard se fixait dans mon cœur, l'idée de ne pas la revoir me faisait mal. Je devrais me contenter de la revoir uniquement par le biais d'Altura, je ne pouvais pas faire autrement, me refuser à cette dernière entrevue avec Zaida, c'eût été un peu la trahir, même si je savais que cette façon que j'avais de rentrer en contact avec elle ne me la montrait que sous un angle presque irréel. J'avais du mal à me faire à l'idée de ne plus la revoir telle qu'elle était dans la réalité.
Je sorti de la chambre de Altura pour m'allonger quelques temps sur mon lit. La marche que j'avais faite m'avait épuisée, je me demandais comment je parviendrais à tenir le coup dans cette dernière confrontation avec les sorcelleries célestes du clan de Nuncan.



Je sommeillai durant quelque temps, dehors on entendait un bruit de fête. Je n'eus pas la force d'aller voir ce qui se passais, j'étais trop fatigué.





C'est Cuero qui ma réveillé en me secouant.
"Nuncan est de retour, il nous attends."
Me dit elle.
"Dans l'état ou tu es, il va bien s'amuser."
J'étais d'une humeur massacrante. Cela se produit souvent lorsque j'ai dormi, mon réveil est ordinairement difficile. Je dit à Cuero sur un ton un peu sec.
"Je dois me raser, avant de vous rejoindre ! Dis à Nuncan que je m'excuse de le faire attendre, je tiens à être présentable pour ma dernière soirée en sa compagnie !"
.Elle pouffa de rire et me dit.
"Tu sais à présent ou habite Nuncan !"
-"Je vous rejoins dans dix minutes"- Lui dis je.
Cuero sorti en ne faisant aucun commentaire.




Nuncan lorqu'il me vit entrer se comporta d'une façon bizarre. Il se mit à me dévisager tout d'abords, puis me dit :
-Pourquoi est tu si pâle ? Donnes lui à manger Cuero, notre ami à peut -être faim ; s'il ne mange pas il va se trouver mal ! -
Cuero me glissa une assiette dans la main et en même temps elle se colla contre moi, d'une façon presque obscène, elle avait relevé sa jupe et montrait ses cuisses, elle colla ses cuisses sous mon visage en émettant un grognement voluptueux. Nuncan s'exclama.
- Comment Cuero ne te plaît pas ! . J'ai oublié de te dire que Cuero aimait particulièrement les hommes comme toi ! Elle n'osait pas, te le dire. A présent c'est fait. Altura aussi t'aime beaucoup regarde ! -
Altura avait relevé sa jupe et avait les jambes écartées elle écartait avec des gestes obscènes l'entrée de son sexe en me lançant des regards amoureux, .Viens!Viens! me dit-elle.!Prends moi!...Baise moi!-
Tout a coup Nuncan éclata de rire et me dit.
-Ne fais pas cette tête là. Le repas ne te plaît pas!-
Je me sentais terriblement mal.
Nuncan me montra du doigt et en souriant dit
- Notre ami Juan aime les femmes, il aime le sexe des femmes et leur corps ravissant, pourquoi ne nous lui ferions pas plaisir!-
Il me tapa sur l'épaule et sembla redevenir sérieux.-
Altura et Cuero ne te plaisent pas! Ce sont de très belles filles pourtant! Regarde-
Il désigna Altura. Et soudain j'eus une étrange vision ,à la place d'Altura se trouvait devant moi, une très vieille femme qui avait l'air monstrueuse.
-Cuero non plus n'est pas mal regarde là-
A la place de Cuero je voyais une femme bossu qui me grimaçait.
J'étais pris de panique. Je me sentais ridicule, et je ne savais quelle contenance prendre et pourtant j'avais envie de rire, tant la situation ma paraissait grotesque .
Tout à coup tout le monde se comporta comme à l'accoutumé. Nuncan redevint le Nuncan que je connaissais, Cuero la même qu'auparavant, et Altura retrouva sa discrète beauté.
-Tu es trop impressionnable juan !- Me dit Nuncan.
-Altura Cuero et moi-même nous sommes tous de très bon comédiens, et toi tu tombes dans le panneau ,tu es irrésistible! Nous n'avons pas joué cette comédie uniquement pour faire plaisir à ton insatiable appétit sexuel . Tu dois apprendre à t'enlever de la tête "la queue que tu y a mis!" pour cette soirée c'est nécessaire de mettre à distance ton attrait démesuré pour le sexe !-
Nuncan me désigna la partie basse de mon corps.
-Nous n'avons fait sommes toutes que te renvoyer à une partie de l'image que tu nous donnes de toi-même depuis que tu es arrivé ici. Depuis que tu es arrivé ici ,ta seule préoccupation tourne autour du sexe des femmes .-
Il éclata de rire.
-A présent détends toi, nous allons avoir une soirée difficile.-
Il redevint sérieux.
-Nous avons quelques heures seulement pour transformer un porc sentimental en oiseau de proie(Il se pencha vers moi pour me regarder de plus prêt.) - Si nous nous laissons attendrir par sa suffisance, il est capable de nous faire croire qu'il est toujours terriblement amoureux de Zaida et qu'il est prêt à mourir pour elle.-
Il éclata de rire à nouveau. Puis d'un seul coup sans que je mis soit attendu, il me tapa dans le dos ,et il me sembla que je perdais connaissance.




Je voyageais à présent dans une espace immense et tout noir ,il y avait à mes côtés deux personnes qui ressemblaient à des formes humaines lumineuses ,je savais sans pouvoir me l'expliquer que ces deux formes lumineuses étaient l'une Cuero, l'autre Altura. Une troisième forme lumineuse plus intense marchait devant nous, je savais que c'était Nuncan. Le ciel était d'un noir intense couleur de charbon, des vapeurs phosphorescentes d'un blanc laiteux s'échappaient du sol par endroits. le sol sur lequel nous marchions semblait fait d'un sable très fin de couleur noir cendré. Au loin apparût soudain une forme scintillante étonnamment brillante et lumineuse, elle se rapprochait de nous à une vitesse prodigieuse ,elle grossissait à vue d'œil et semblait envahir à présent tout l'espace devant nous, le rendant extraordinairement éblouissant. La forme lumineuse vira tout à coup et reparti dans une autre direction, nous replongeant tout à coup dans un noir d'encre total. C'est alors que se dressèrent devant nous, venues de je ne sais où ,deux immenses géants translucides dégageant de l'intérieur une lumière opaque tirant sur le rose, ces géants magmatiques semblaient extrêmement menaçantes .Je vis soudain Nuncan tournoyer et sa forme lumineuse revêtit l'aspect d'une boule qui tournoya rapidement et franchit l'intérieur des formes opaques ,il traversa celles ci avec une telle rapidité que c'est à peine si j'avais eut le temps de le voir effectuer cette opération. Les deux formes opaques se dressaient à présent devant mon espace devant celui d'Altura et de Cuero. Je vis alors les formes lumineuses de Altura et de Cuero revêtir la même apparence que celle qu'avait revêtu celle de Nuncan ,elles se transformèrent en boule scintillante et tournoyaient à une vitesse rapide ,il me sembla qu'elles franchissaient l'obstacle. Je me senti subitement prêt à étouffer ,une force énorme me plaquait sur le sol m'écrasait sur lui et semblait m'aspirer de l'extérieur, j'avais la sensation de perdre toute ma vitalité et de m'éteindre de l'intérieur. Soudain ,je senti qu'une énergie fluide me guidait vers le devant, je vis trois lignes blanches s'enrouler autour de moi, elles m'obligèrent à rouler sur moi-même et à tournoyer. Ce que je fis avec une rapidité déconcertante.
J'avais franchi l'obstacle, je marchais en compagnie de Altura de Cuero et Nuncan était devant nous ,nous avions tous la même apparence lumineuse Je pouvais simplement apercevoir l'énergie de ma propre forme lumineuse se déplacer en même temps que celle des trois autres. C'était un peu comme si je nous voyais marcher tous les quatre en restant à l'extérieur de ma forme ,légèrement en retrait. Plus nous avancions, plus le noir devenait intense, cette intensité noire revêtit bientôt la forme d'un mur qui me parût infranchissable, je vis la forme lumineuse de Nuncan décliner, il me semblais qu'elle disparaissait peu à peu, puis je la vis resurgir avec la même intensité de l'autre côté du mur qui me m'apparût alors transparent, je sentais à présent que quelqu'un me poussait violemment contre le mur qui résistait, il me semblais que Cuero et Altura étaient plaquées contre moi, en exerçant ma vision j'aperçu nos trois formes lumineuse rassemblées l'une contre l'autre ,je les vis décliner peu à peu, et au moment ou je m'attendais à les voir disparaître ,je senti ma conscience qui passa dans une embardée violente de l'autre côté du mur.
De l'autre côté du mur le noir était toujours aussi intense, mais de grandes lignes lumineuses s'agitaient sur le sol à nos pieds ,nous arrivâmes bientôt en vue d'une immense lac aux eaux noires, il me semblait qu'une lumière blanche tentait d'apparaître à l'horizon il y avait devant elle quelque chose qui ressemblait à une vaste chaîne montagneuse qui semblait lui barrer la route.
Je vis la forme lumineuse de Nuncan se baisser et nos formes lumineuses s'approchèrent de lui. Nous étions arrivé à proximité des rivages d'un immense lac aux eaux noires. Nuncan sorti de je ne sais où une grand miroir qu'il tenait dissimulé à l'intérieur de sa forme lumineuse ,je sentais qu'il me faisait signe et m'invitais à me rapprocher, Altura Cuero et Nuncan se saisirent du miroir et m'invitèrent à regarder à l'intérieur.
A peine avais-je plongé mon regard à l'intérieur qu'une énorme masse noire semblable à celle d'un Dinosaure surgit au milieu du lac, le mouvement de stupeur que cela provoqua chez moi, me fît reculer instantanément de devant le miroir. J'entendis une voix me dire" Saute plutôt à l'intérieur au lieu d'avoir peur, ce que tu vois n'est qu'un effet de ton imagination, cette forme n'existe pas, mais pour cela il faut que tu ai le courage de vaincre ta peur, et la seule façon de pouvoir le faire, c'est de rentrer dans le miroir" Je sentis que quelqu'un me poussait, c'était Nuncan qui tentait de m'y faire rentrer de force. Je ne voulais pas rentrer à l'intérieur car une peur phénoménale m'empêchais d'y rentrer. Nuncan me dit
"Si tu ne parviens pas à rentrer dans le miroir nous sommes perdu car tu es le seul qui puisse vaincre ta propre peur si tu n'y parviens pas ,ta peur nous dévorera tous car le monstre nous tiendra à sa merci!"
J'étais toujours complètement paralysé par la peur , j'aperçus soudain dans le reflet que me renvoyait le miroir le visage de Zaida elle se superposait à l'image lumineuse que ce dernier me renvoyait (de ma propre image),elle semblait désespérée elle pleurait, elle me suppliait de l'aider ,car n'ayant pas pu rentrer dans le miroir pour affronter son monstre ,elle demeurait à présent sous sa domination .Elle me dit que j'étais le seul à pouvoir les aider, elle Nuncan ,Cuero, et Altura, la seule façon de pouvoir le faire s'était de passer à travers le miroir, si j'échouais ,nous serions tous à la merci des monstres pour un temps infini même le pouvoir de Nuncan ne pourrait pas nous sauver, car il n'avait pas prise sur nos créatures.
Le fait de savoir que Zaida se trouvait là eut pour effet d'anéantir presque toute ma peur ,je pris mon élan, et je rentrai d'un seul coup à l'intérieur du miroir, simultanément au même instant, je vis mon corps lumineux ressortir de l'autre côté. Quand ma forme lumineuse apparût complètement je m'aperçu qu'elle était enlacé à une autre que je connaissais intimement, je savais à ce moment que c'était celle de Zaida.
Je vis comme dans un rêve Nuncan s'emparer lentement du miroir, et le diriger en direction des montagnes sombres( qui se trouvaient en face du lac), derrière lesquelles on apercevais une sorte de lumière naissante. A ce moment comme si un signal avait été donné, l'immensité du ciel commença par s'éclairer ,une lumière prodigieuse semblait se mettre en route, elle provenait de derrière la montagne. Peu à peu le ciel devint d'une blancheur éclatante qui absorbait tout sur son passage, je fus presque éblouit, mais j'eus le temps d'apercevoir un immense oiseau resplendissant qui absorbait tout autour de lui. J'entendis une voie qui me dit" C'est l'oiseau créateur du monde qui te souhaite la bienvenue, si tu es capable de garder les yeux ouverts en sa présence, tu accéderas à son royaume ,si tu les fermes le noir se refermera sur toi! A toi de choisir! Je me suis évanouis, à cet instant.
Quand je me suis réveillé.... Je me suis retrouvé sur le bords d'une route, il y avais un camion sur le bords de la route. Une femme était penchée sur moi, mais je ne la connaissais pas, pourtant il y avait dans son regard quelque chose qui ne m'était pas étranger, quelque chose que j'avais du mal à définir .Elle était assez âgée, elle devait avoir plus de soixante ans. Elle avait des cheveux gris noués en tresse autour de la tête et elle portait un grand châle rouge qui lui couvrait une partie du corps, une grande jupe verte qui lui descendait jusqu'en bas des mollets lui donnait presque un air ridicule. Lorsqu'elle vit que je me réveillais, elle pris de l'eau dans une gourde et m'en humecta les lèvres. Un homme derrière elle se tenait debout, il me tournais le dos; lorqu'il se retourna je reconnu José mon conducteur. Quand il vit que j'étais réveillé, il me dit en s'esclaffant." Para conocer a la gente hay que viajar mucho!(Pour connaître les gens il faut beaucoup voyager!).
Je reprenais lentement mes esprits, je ne su pas quoi lui répondre.

Suite sur NUEVO 3
CORRIGE NON REVISE
TIEMPO-NUEVO SUITE N°3
Times Italic 12



Nous roulions en direction de la ville portuaire qui avait été mon point de départ quelques jours plutôt. J'étais allongé dans le même camion qui m'avait amené au clan de Nuncan, c'était le camion de José. Mon conducteur était assis devant en compagnie de cette femme assez curieuse qui m'avait aidé à me réveiller, elle me tapait doucement la main et chantonnait un air mélancolique. J'ai dis à José que je préférais rester derrière le camion, il insistait pour que je monte avec eux devant. Mais j'avais envie de rester seul. José ma expliqué que le clan de Nuncan est parti dans la matinée très tôt. C'est les gens du clan à Nuncan qui m'ont descendu jusqu'au village, ils tenaient à me descendre jusque là ma dit José, tu étais si profondément endormi, qu'ils ont jugé inutile de te réveiller. Finalement Cuero est partie avec eux, il ne reste personne là haut. La fête est finie. Même les paysans alentour sont redescendus."Qu'est ce que tu as pris pour être dans cet état me demanda José ? Je ne savais pas quoi lui répondre, d'ailleurs ça n'avait pas d'importance, je me trouvais dans un état bizarre, toute ma désespérance m'avait quitté, mais un sentiment de langueur et de tristesse m'envahissait, il ne me quittera pas tout le long du trajet de retour dans cette ville ou j'ai débarqué depuis un temps qui me paraissait à présent très lointain.
j'ai regardé défilé le paysage sans penser à grand chose, quelque part je me sentais libre, libre.. comme jamais je ne m'étais senti libre.
Lorsque nous arrivâmes à la ville, j'ai insisté auprès de José pour lui régler les frais de course que je lui avais promis. Il se refusa à accepter mon argent, en me disant que Nuncan avait tout réglé qu'il s'était arrangé avec lui. Lorsque j'ai tenté de lui remettre un pourboire, il ma lancé un regard terrible, je n'ai pas insisté. La femme qui était devant avec lui dans le camion, celle qui m'avait assisté à mon réveil sur le bord de la route(José m'a dit qu'il s'était arrêté là pour des besoins naturels, et qu'ils avaient jugé bon de m'étendre sur le sol car, Anita(c'est le nom de cette femme) qui veillait sur moi, lui avait fait signe de s'arrêter.-"- Elle ma dit qu'elle sentais que tu allais te réveiller et que c'était mieux pour toi de te réveiller sur le sol."J'ai remercié cette femme pour m'avoir aidé, elle ma sourit, et tout à coup, j'ai eu un choc, car il ma semblé reconnaître le sourire de Zaida sur ses lèvres. Elle a vu le trouble que j'ai ressenti, car elle m'a dit." Je suis une ancienne fille de Nuncan, toutes les filles de Nuncan ont le même sourire."Elle m'a serré la main et est partie, en saluant José."C'est une femme étrange." Ma dit-José."Mais elle est très généreuse."
Nos routes se séparent ici m'a dit mon conducteur. "Si tu veux me revoir, tu peux toujours me trouver dans le café ou nous nous sommes rencontré le premier jour ! Repose-toi bien, ne reste pas trop longtemps dans cette ville, elle est mauvaise pour la santé. Nous nous sommes serré la main et il est parti.





J'ai regagné ma chambre d'hôtel. Et je me suis endormi à nouveau, jusqu'au matin suivant, car j'avais l'impression qu'un rouleau compresseur m'était passé sur le corps. J'avais toujours cette petite tristesse qui me collait à la peau ; je me dis qu'elle finirait bien par disparaître. En réalité mon moral n'avait jamais été aussi bon.





A mon réveil, je me suis promené dans la ville. J'ai erré sur le bord du port, des visions de Zaida me sont revenues en mémoire mélangées à celles du clan Nuncan. Pourtant toute trace de sentimentalisme semblait avoir disparu de mon esprit.
Je me demandais ce que j'allais faire, à présent je ne voyais rien qui pu retenir mon séjour dans cette ville. Comme mon argent commençait par fondre, je me dis qu'il serait bien de m'informer pour savoir si je pouvais rentrer en France par le bateau ; je préférais le bateau à l'avion, même si cela prenait plus de temps, c'était ma façon à moi d'agrémenter mes voyages en me donnant la sensation de les vivre au ralenti. Par certains côtés, j'étais un nostalgique de la navigation en haute mer, sans doute parce que cela correspondait pour moi à un dépaysement plus grand ; je pouvais m'offrir ce luxe, je n'avais pas obligation à rentrer à une date précise en France. La peinture pouvait attendre encore un peu, j'étais libre de mes mouvements, aucun collectionneur n'était à l'affût de mes moindres mouvements, il me semblait que ceux qui me poursuivaient à une certaine époque, m'avaient complètement oublié. Cela était bien ainsi, je n'avais de comptes à rendre à personne, sauf à l'administration qui me versait depuis quelques temps déjà un pécule dérisoire pour m'aider à me remettre sur pieds, car j'appartenais, à cette catégorie d'artistes qui avaient cessé de vivre du produit de leurs œuvres (comme quatre-vingt dix pour cent d'entre eux.)
J'avais la chance d'appartenir à un pays riche qui pouvait se permettre le luxe d'entretenir ses enfants les plus misérables je devais savoir en profiter.
Pour mon retour par le bateau, je pouvais toujours négocier mon rapatriement contre quelques marines, je savais que certains capitaines de vaisseaux n'étaient pas hostiles à ce genre de formule, j'en avais rencontré un à l'aller qui avait été intéressé par mes dessins. Il m'avait proposé un voyage en Asie en échange de mes peintures des paysages marins, j'avais pris ses coordonnées et lui avais donné un dessin en lui disant que l'Asie n'était pas encore dans mon programme, mais que cela viendrais peut-être un jour. Pour qu'une telle occasion se présente à nouveau, il suffisait de trouver la bonne personne. Je devais m'en occuper dés maintenant. , Cela me fixerait un objectif. En attendant, je devais me débrouiller avec le peu d'argent qui me restaient, et envisager mon retour dans quelques temps. Je pouvais toujours me faire envoyer de l'argent de France et rester ici davantage, mais il me semblait que pour mon premier voyage effectué sur un coup de tête et au hasard, c'était déjà pas si mal. Je me disais aussi que je pouvais rester dans ce pays ou je demeurais à présent et me mettre à y peindre ; mais en réalité, depuis que je me trouvais arrivé ici, j'avais plutôt le sentiment que je n'y étais venu que pour effectuer une rupture avec mon ancienne façon de voir et que j'avais besoin de retourner en France pour me reconfronter à mes vieilles habitudes. Il me semblait que j'étais mur pour les affronter avec un œil nouveau, et j'étais décidé à rentrer car depuis ma rencontre avec Nuncan et ses filles je m'étais aperçu que ma vie devait changer d'axe, mais pour se faire, je devais revenir affronter l'homme que j'étais avant mon départ, pour confronter ma nouvelle vision des choses à la sienne, et cela je ne pouvais le faire qu'en revenant en France.


.....................
Carnet de notes :
Cela fait deux à trois jours que j'erre dans la ville. Je n'ai toujours pas trouvé de bateau en partance pour la France qui veuille bien m'embarquer en échange de quelques peinture, je dois envisager de faire venir des fonds de France, cela va me prendre quelques temps, je dispose juste de quoi me payer un retour, après je suis à sec.
Par deux fois, j'ai aperçu de loin Anita (la femme qui m'avait aidée à me réveiller alors que j'étais sur le bord de la route). Une première fois, elle marchait devant moi, alors que j'accélérais le pas pour tenter de me hisser à son niveau, elle a subitement disparue dans une petite ruelle, où il y avait une foule importante. Je n'ai pas tenté de le suivre, je voulais seulement parler avec elle. Je l'ai aperçu une seconde fois, en revenant du port, elle rentrait dans une voiture. Je me demande, ce qu'elle fait ici.



Ce matin, j'ai revu l'homme qui avait travaillé en France et qui parlait français, il semblait faire sa sieste dans le parc ou je l'ai déjà rencontré la première fois. Il est toujours aussi remonté contre cette ville. Il ne semble pas l'aimer. Lorsque je lui ai parlé de mes problèmes pour trouver un bateau qui veuille bien m'accepter à son bord en échange de quelques peintures. Il m'a dit."Si vous proposiez de faire la plonge ce serait mieux !"Je lui ai répondu qu'à défaut d'autres solutions, j'envisagerais celle là. Il ma dit bonne chance ! Il ma indiqué un endroit ou les touristes allaient souvent et ou ils achetaient parfois des peintures réalisés par des peintres locaux ; c'est en dehors de la ville sur une plage située à une vingtaine de kilométrés d'ici. Je compte m'y rendre.




Hier soir en rentrant à mon hôtel, j'ai eu une étrange impression, alors que je rentrais dans le hall, j'ai vu de dos une femme qui ressemblait trait pour trait, à la femme âgée du camion Anita, je me demandais, si j'avais des hallucinations. Elle portait le même châle rouge, et une jupe verte comme elle. Lorsqu'elle s'est retourné à mon entrée, j'ai aperçu le visage d'une femme beaucoup plus jeune qu'elle, au teint métissé, elle s'est installée dans une chambre qui donne sur le même couloir que celui ou donne ma chambre. Ce n'était pas Anita cette femme était beaucoup plus distinguée qu'elle et plus jeune, je me suis trompé, la similitude provenait des vêtements.
J'ai contemplé ce matin, le petit miroir que ma donné Zaida. Je n'aurais qu'un désir, me suis je dis en l'observant revoir Zaida avant mon départ. Mais je dois me faire une raison, je ne la reverrai pas.
J'ai retrouvé dans le fond de ma musette la bague que j'ai trouvée derrière le rocher ou j'avais revu Aida. Je ne sais qu'en faire, je sais quelle possède une raison d'être, mais je ne crois pas qu'elle me soit destinée ; si je le portais cela voudrais dire que j'en sois digne, il me semble que j'ai trop de suffisance pour en être digne.
Je n'ai pas ouvert le livre des passions depuis mon retour de la montagne, il me semble que celui ci a cessé de m'intéresser.




Je me suis rendu à l'endroit ou des peintres et des artisans proposent leurs productions aux touristes de passage, c'est en effet un lieu très touristique. Il y a une plage superbe, des arbres exotiques, et des cours de tennis, beaucoup de restaurants chics, et de grands hôtels pour touristes. Je compte m'installer ici huit jours pour tenter de vendre de quoi me payer mon voyage de retour en avion, à défaut du bateau, car j'ai changé d'avis, je veux rentrer le plutôt possible. Les peintres ici ne payent pas de taxe, ils s'installent, comme ils peuvent, toutefois, j'ai trouvé un jeune peintre local qui ma proposé de m'installer à ses côtés, j'ai accepté volontiers, car je sais par expérience que dans les endroits ou on ne paye pas les places sont plus chères à obtenir. Ici comme ailleurs les artistes se font la guerre entre eux pour quelques centimètres carré de terrain. Je compte m'installer la bas dés demain. Je dois m'occuper de l'achat de matériel dans l'après midi.


J'ai passé huit jours pénibles, à peindre et à vendre des œuvres pour touristes ; c'était la solution la plus facile, si je m'étais mis à peindre ce que j'avais dans la tête, je n'aurais probablement rien vendu. Les touristes n'achètent que des stéréotypes ; c'est pourquoi, j'ai peins des paysages locaux à la façon des gens d'ici ; j'ai essayé d'imiter les meilleurs, ce qui est chose difficile, car les meilleurs(ceux qui se vendent le mieux)sont les plus mauvais ; il est plus difficile d'imiter une chose mauvaise qu'une bonnes chose lorsqu'on aime les bonnes choses ; je m'y suis résolu la mort dans l'âme, en ajoutant toutefois une touche supplémentaire de mon cru ; j'ai dit que ces peintures étaient peintes par un peintre qui prenait du peyotl ; je les peignais durant la matinée et les vendais l'après midi. La chance ma sourit, car j'ai assez d'argent pour me prendre un billet d'avion. Les touristes européens et américains, adorent qu'on leur dise que ce qu'ils possèdent est entaché d'authenticité ; une peinture au peyotl est dans ce pays un gage d'authenticité depuis que certains écrivains en ont mystifié les attraits. L'aéroport est assez éloigné de la ville. J'ai déjà fait ma réservation, je parts dans trois jours.




Au moment ou je prenais ces notes je ne savais pas encore que la dernière boucle de mon voyage n'était pas achevé. Il était dit qu'elle devait se réaliser juste avant mon départ.


Lorsque je suis rentré de mon séjour dans le lieu pour touristes, c'était le soir, l'hôtel était désert. Lorsque je suis passé dans le couloir qui mène à ma chambre, mon attention fut attirée par une porte qui était ouverte ; c'était celle de cette femme que j'avais pris pour Anita la vieille femme qui accompagnait José dans le camion, elle était assise face à une commode, et elle se peignait devant un miroir, elle avait retiré son châle, et portait une chemise fleurie, elle portait toujours sa jupe verte ; toutefois ce qui attira mon attention, ce fut cette bougie qui brûlait devant une image placé sur une petite table tout prés de sa porte ; cette image me frappa d'emblée, car je l'avais déjà vu. Je l'avais déjà vu j'en étais sur... l'image comportait quatre oiseaux de couleur jaune qui semblaient brodés sur du tissu, ils dansaient autour d'un soleil rouge et vert, sur un fond bleu sombre ourlé de points lumineux. Cette même image je l'avais rencontré le premier jour de ma rencontre avec Zaida ! . La femme qui se peignait devant son miroir dût sentir ma présence, car elle fit pivoter son miroir de sorte que je pus l'observer. Elle avait un très beau visage, mais ce qui me frappa surtout, c'était son regard, elle avait un regard extraordinairement beau, au début elle ne fît pas attention à moi, puis elle me fixa des yeux quelques instants et puis tourna doucement le miroir. Son regard m'impressionna tellement que je n'ai pas eut la présence d'esprit de lui demander pourquoi elle possédait cette image d'oiseaux. Je suis rentré me coucher dans ma chambre d'hôtel, je pensais déjà à mon prochain retour, lorsque j'entendis une voix qui m'appelait ; c'était la même voix qui m'avait appelé une fois déjà... c'était la voix de Zaida.
"Juan. Juan. .C’est Zaida.. c’est moi Zaida je suis la ...Je suis la... Je t'aime. Je t'aime!"
Cette voix était dans ma tête. Je me demandais si j'avais des hallucinations, car j'étais persuadé que Zaida avait pris la résolution ferme de disparaître de ma vie ; d'entendre sa voix me bouleversa, car il me semblait, que j'avais tout fait pour l'oublier et à présent elle réapparaissait.
Pourtant je m'entendis lui dire comme la dernière fois."Ou est tu?"
- Je suis devant ton hôtel- (me dit - elle ) - viens me chercher je ne peu pas rentrer! Je suis descendu sans presque prendre le temps de me rhabiller. Le hall de l'hôtel était désert; je poussai la porte qui donnait sur la rue; la rue était déserte. J'étais complètement désappointé, je m'en voulais presque, car je m'imaginais que c'était mon imagination qui m'avait joué des tours, je pensais pourtant être guéri de mes obsessions sentimentales.
Je suis remonté mécontent vers ma chambre.
La porte de celle ci était ouverte, je croyais pourtant l'avoir laissé entr'ouverte. Je pénétrai dans ma chambre. Je me demandais à nouveau si je n'avais pas des hallucinations. Il y avait une jeune femme qui était allongée sur mon lit, elle était nue, elle avait de grands cheveux noirs qui coulaient dans son dos à la ligne parfaite, son corps était d'un brun doré, comme le corps de..
Elle se retourna brusquement vers moi, en riant comme une gamine. C'était Zaida!
Elle me sauta au cou, me serra et m'embrassa violemment elle tirait sur mes vêtements d'un geste impatient car elle cherchait à caresser mon corps, elle mordait et embrassait ma peau; elle tira mes vêtements, un à un avec une extrême frénésie jusqu'à ce que nous soyons nu tous les deux. Je l'enlaçais avec force et nous fîmes l'amour avec brutalité. Toute la nuit nous fîmes et refîmes l'amour plusieurs fois. J'étais stimulé par la vitalité et par l'énergie extraordinaire qui se dégageait d'elle.
Lorsque je me suis réveillé très tard en fin de matinée ,Zaida était encore endormie à mes côtés. Je n'avais donc pas rêvé.
Lorqu'elle se réveilla à son tour, elle se leva s'étira, me regarda et sourit, elle mit son doigt sur sa bouche pour me faire signe de ne pas parler. Elle me semblait mystérieuse. Chaque fois que j'avais tenté de la questionner durant la nuit sur ce qui c'était passé dans les montagnes et sur notre rencontre , elle m'était son doigt sur sa bouche. Nous nous sommes promenés dans la ville une partie de la journée; alors que nous étions sur le port assis à contempler les immenses navires qui se profilaient à quelque distance de la rade ou nous étions. Elle me dit d'un air sombre en serrant ma main qui j'avais prise dans sa taille. "Il nous reste encore une épreuve à accomplir avant ton départ Juan. Une épreuve qui nous concerne toi et moi .. Elle ajouta d'un air mi-gaie mi-sérieux." Toi et moi nous sommes devenus des amants vraiment inséparables!" Elle dit encore. "Nous sommes liés l'un à l'autre comme deux vieilles paires de chaussures car nos désirs en ont décidés ainsi ,mais à présent il est temps pour nous de nous joindre à l'oiseau!. Elle dit cela d'un seul trait en me regardant dans les yeux pour observer ma réaction. Elle rit alors et s'esclaffa violemment en se tapant sur les cuisses, comme si ma mine l'avait complètement réjouit. "Ne fais pas cette tête là!" Me dit-elle." Si je t'avais demandé en mariage ,je me serais arrangé pour faire une déclaration différente ,je ne t'aurais pas dit cette chose de la même manière." .."Tu ne dois pas te laisser apitoyer par tes sentiments, tu es vraiment impayable."Elle se serra contre moi et me dit alors dans le creux de l'oreille."Je t'aime je veux m'unir à toi avec l'oiseau... pour ajouter immédiatement" Cela veut dire que si nos routes doivent se séparer, elles doivent le faire en connaissance de cause."
Je savais que ce qu'elle me disait, rentrait dans le cadre d' une logique impeccable que j'aurais du posséder moi-même si je n'avais pas en moi conservé, cette indolence qui me caractérisait.
Elle me tapa sur la cuisse."Réveilles toi!Il nous reste peu de temps, nous ne sommes pas ici pour dormir!."
Le soir même elle me présenta un petit sac rouge et vert de l'intérieur duquel elle extraie une racine qui avait la forme d'un bec d'oiseau de proie.
"C'est le cadeau de Nuncan, c'est " l'esprit de l'Oiseau" qui est dans cette petite chose. Certains considèrent que cette racine est sacrée, car celui qui en absorbe une partie rentre en contact avec l'esprit de l'Oiseau. .Je lui demandai de quel oiseau elle voulait parler en lui montrant mon sexe, car j'étais nu sur le lit.
Elle me prit le sexe dans les mains en l'agitant .Tu n'as pas compris qui était Zaida. Zaida aime le sexe oui! Mais elle ne l'aime pas de la même façon qu'elle aime l'oiseau. Car le sexe et l'oiseau s'ils sont rattachés l'un a l'autre ,ne communiquent pas directement ensablent ,il faut pour qu'ils communiquent que ce qui commande l'ouverture du sexe devienne si étroitement associé à l'oiseau que leur corps ne fasse plus qu'un, alors le sexe se fond dans l'énergie de l'oiseau. Lorsque nous faisons l'amour nous communiquons avec seulement nos désirs, et l'énergie qui en résulte est perdue dans l'instant. L'énergie qui crée l'oiseau est infiniment supérieure à celle là; elle passe aussi par le sexe ,mais ne s'arrête pas à celui ci, elle va bien plus loin. Si nous utilisons l'énergie du sexe pour la canaliser vers celle de l'oiseau, nous irons beaucoup mieux, car l'énergie de l'oiseau est beaucoup plus vivifiante que celle du sexe, elle est l'énergie qui commande à la vie le sexe est l'énergie qui commande à la mort. Elle s'arrêta." Nous avons assez parlé me dit - elle, et elle se mit à préparer les racines, de la même façon que j'avais vu faire Nuncan le premier soir ou il m'avait invité à le rejoindre. Je m'apercevais soudain que Zaida n'était pas simplement telle que j'avais voulu la voir, elle possédait aussi une autre facette qui me rappelait finalement certains côtés de la personnalité de Nunca. J'en étais étonné ,mais venant de Zaida je savais que je devais m'attendre à cela, elle savait dissimuler en elle des mondes inconnus que je n'avais fait que pressentir jusqu'à présent ,sans vraiment les connaître .L'heure de vérité était venue de ma confrontation avec Zaida, je savais que
je ne pouvais plus reculer.
Zaida passa prêt de deux heures silencieuse, je sentais qu'il ne fallait pas la déranger. Elle avait réduit la racine en une sorte de bouillie qui revêtait un aspect noir d'apparence huileuse. Elle versait de l'eau de temps en temps dans le récipient en terre qu'elle tenait contre elle et qui contenait l'extrait de la plante. Il faisait déjà nuit lorqu'elle sembla avoir terminé son travail. Je m'étais mis à dessiner pendant ce temps , je l'avais dessiné sans jamais réellement parvenir à capter la forme de son visage qui semblait m'échapper.
Elle prépara un plateau sur lequel elle plaça le bol, elle fouilla dans une de ses poches et en ressorti un très petit paquet en papier, elle l'ouvrit et en sorti un anneau, qu'elle fit scintiller au-dessus du bol."Donnes moi ta Bague Juan!" - "Comment sais tu que j'ai une bague Zaida... Je sais que tu là !Donnes la moi! - Je n'insistai pas. Je pris la bague que j'avais trouvé prés du rocher, ou j'avais rencontré Zaida, et je lui remis. Elle encastra la bague dans l'anneau. J'étais surpris qu'ils s'encastrent aussi parfaitement l'un dans l'autre. Elle les déposa doucement dans le bol ou se trouvait l'extrait de plante .Elle sortit une bougie d'une de ses poches, et l'alluma." Va éteindre la lumière, celle là nous suffira"."Me dit elle." Laisse ton carnet de croquis et viens me rejoindre ici, les choses sérieuses vont pouvoir commencer." Elle me dit cela avec une certaine désinvolture.
J'étais assis en face d'elle ,seul la lumière de la bougie nous éclairait. Nous étions assis en tailleur. Zaida me regardait fixement dans les yeux, son regard avait une beauté et une intensité qui me surprenait tout à coup. Nous restâmes ainsi un temps qui m'apparut une éternité. Je me sentais bien, légèrement contracté."Détend toi" me dit elle .Puis doucement ,elle se mit à boire le contenu du bol ,puis me le présenta. Il contenait encore pas mal de liquide."Bois le reste" me dit elle.
Le liquide avait le même goût amère que celui que j'avais déjà bu avec Nuncan. Je le bu doucement jusqu'au bout.
Zaida me tendit la main au-dessus de la bougie et je lui tendit la mienne. Elle se leva doucement et m'entraîna vers le lit. Elle commença à se dévêtir trés lentement et je fis de même. Je voyais la peau luisante de son corps qui apparaissait devant moi dans toute sa beauté, une fois qu'elle fût entièrement dévêtue, elle se tourna lentement vers moi, se mît à me caresser doucement et à m'embrasser. Je caressais avec lenteur son corps ,et je respirais son odeur. Elle s'empara fermement de mon sexe et le plaqua contre une de ses cuisses. Elle resta ainsi quelques instants, puis elle me dit:"Viens... maintenant !".Elle s'allongea sur le lit. Et doucement je rentrai en elle. Une vague de douceur m'envahit. Je sentais son corps plaqué contre le mien il semblait palpiter d'émotion.
Une vague lumineuse m'emporta soudainement ,une force éblouissante remontait ma colonne vertébrale et embrasait tout mon corps. Puis tout bascula dans un noir d'encre. Je sentais mon corps devenir de plus en plus pesant, une force étrangement violente affluait en moi , une appétit que je ne pouvais pas contrôler m'envahissait , elle ressemblait à celle que j'avais déjà rencontrée dans mon rêve ,lorsque je m'étais trouvé en présence de cette bête énorme qui se dirigeait, vers moi; la même appétit féroce me saisit. Il me semblait que mon corps était devenu démesuré ,et qu'il était très lourd, et couvert d'écailles. Je sentais contre moi s'enrouler une force terrifiante qui semblait vouloir m'étouffer, elle m'enserrait de plus en plus. Je voyais à présent la tête monstrueuse de cette bête qui tournait autour de moi; je sentis sortir de moi une énergie formidable, elle se transforma en crocs, je me vis saisir violemment la tête de la bête entre mes crocs, je sentais l'odeur du sang qui excitait mon appétit..."Presse la paume de ta main" Presse la paume de ta main Juan!"Je m'exécutai instinctivement."Utilise ton recul"Utilise ton recul".Peu à peu je sentis mon corps se mettre à distance de la bête qui était en moi, et soudain j'aperçut devant moi. Deux énormes bêtes enlacées l'une ressemblait à un énorme iguane ,l'autre à un énorme python."Regarde nous!Voilà ce que nous sommes en réalité.. .C’était la voix de Zaida qui me parlait. J'avais la sensation d'être dédoublé, je voyais ces deux bêtes terrifiantes enlacées juste devant moi ,et j'avais la faculté de me mettre à distance d'elles."Ce que tu vois me dit Zaida, c'est la forme primitive de nos énergies sexuelles, cette forme est très forte, elle pourrait nous détruire l'un et l'autre ,comme tu as failli le faire à l'instant si je ne t'avais pas retenu. A présent tu dois apprendre à contrôler ton instinct sexuel."Regardes!. Je vis alors Le corps nu de Zaida se profiler en transparence dans le corps du python , je vis soudain mon propre corps en transparence il apparaissait à travers celui de l'iguane ;le corps de Zaida était accouplé au mien, dans une position repliée, je vis Zaida se saisir de mon sexe et doucement elle pressa à la base de celui ci."Le point d'arrêt de ton désir sexuel se trouve ici, tu peu l'arrêter quand tu veux, il te suffit de presser à cet endroit, comme tu presses dans la paume de ta main, pour provoquer l'arrêt de tes visions. Elle continua." Mais le véritable point d'arrêt de ton désir se trouve situé ici, elle me frappa en bas du ventre ,il se trouve situé au point le plus bas de ta respiration, tu peux contrôler tes énergies sexuelles à l'aide de ses deux points. Tu dois le faire ,sinon nous allons nous épuiser trop vite; surtout toi!... ajouta t'elle en riant" Maintenant laisse toi aller".!
En me laissant aller je retrouvai immédiatement la forme monstrueuse de l'iguane; je sentis de nouveau l'étreinte fantastique du python qui m'enserrait le corps, de nouveau je sentis un appétit violent qui montait en moi, et le désir de tuer la forme qui m'enserrait; je m'apprêtais à écraser sa tête que je tenais fermement dans mes crocs, quand je sentis une pulsion à la base de mon corps qui faisait refluer mes énergies; je me vis alors en transparence en train de faire l'amour avec Zaida; je concentrai ma respiration dans sa partie la plus base et progressivement je sentis mon désir sexuel qui se stabilisait, en même temps mon terrible appétit animal semblait décroître."A présent concentre toi, sur ta respiration et sur la forme d'énergie lumineuse que tu aperçois à la base de ta respiration. Concentres toi uniquement sur celle ci. Que vois tu?
"Je vois la forme de l'iguane et celle du serpent devenir lumineuse."Ce que tu vois c'est la forme lumineuse primordiale de ces deux entités; ces deux formes lumineuse ,sont inscrites dans le cosmos , sous forme d'énergie, si tu apprends à reconnaître leurs formes primordiales ,tu parviendras à distinguer en toi ,la formes sacré de tes énergies et à ne pas les confondrent avec leurs double animal , ou profane. Regarde. Je sentis soudain tout mon corps se transformer en une lumière intense qui tourbillonnait telle une lumière intense et je vis resplendir sous forme d'oiseau une lumière scintillante qui se trouvait au centre."Au centre de l'énergie se trouve l'oiseau me dit Zaida; Pour atteindre son corps lumineux, il faut que ton propre corps devienne lumineux ,il faut que l'animal qui est en toi, accèdes à son principe énergétique primordiale pour qu'il puisse s'enlacer avec la lumière primordiale de l'oiseau. Regarde
.Une grande lumière blanche m'éblouit, je sentis que mes énergies soudain affluaient de toutes part , je ne savais d'où elles provenaient. J'étais ensevelis dans une lumière éclatante qui élargissait ma vue à l'infini, il me semblait que mon corps revêtait les dimensions de l'univers. Nul pensée ne venait m'effleurer une extraordinaire bien être m'envahissait un bien être que je ne saurais décrire car il m'appartient pas à ce monde.


L'expérience que j'ai mené avec Zaida dura deux jours durant plutôt que d'expérience il faudrait sans doute parler d'union ,car nos esprits et nos corps se confondirent tellement qu'à un certain moment ,je n'étais plus très sur de savoir ce qui m'appartenais en propre et ce qui appartenais à Zaida.
Je n'étais plus le même, j'étais transformé; juste avant mon départ Zaida me remit l'anneau qu'elle avait sorti de son morceau de papier en me disant" A présent nous sommes marié. " Elle éclata de rire, d'un rire limpide et joyeux." Moi je reprends l'autre partie et elle me montra la bague que j'avais trouvé prés du rocher, elle la glissa ensuite dans une petite boîte en cuivre qu'elle mit dans sa poche. Juste avant de partir, elle me dit."Viens! ,J'ai quelque chose à te montrer! Elle m'amena dans le couloir de l'hôtel ou j'avais ma chambre, et me demanda de fermer les yeux. Au bout de quelques secondes je l'entendis me dire."Tu peux les ouvrir à présent."Lorsque je les ai ouverts, j'ai aperçu Zaida en face de moi dans une chambre dont la porte était ouverte elle était assise à la place de la femme que j'avais aperçu devant son miroir et qui m'avait tant impressionnée. Elle déplaça légèrement le miroir de façon à ce que je pus la voir, elle me sourit et me dit"Camino te souhaite la bienvenue dans ses appartement."J'aperçus l'image des quatre oiseaux qui m'avaient tant frappées ,elle était roulée dans une valise, l'appartement était quasi désert à part les meubles.
Il me revint à l'esprit alors que Camino, était cette femme qui occupait la même place que Nuncan au niveau des pouvoirs d'initiation ; elle avait simplement cette particularité, c'est qu'elle s'occupait d'initier les hommes aux secrets de l'oiseau, tandis que Nuncan l'enseignait lui aux femmes. J'étais donc sans le savoir devenu un fils de Camino, puisque les initiées de Nuncan se faisaient appeler les filles de Nuncan. C'était la dernière farce que m'avait faite Zaida ; qu'elle se soit appelée, Camino ou Zaida avait à présent bien peu d'importance ; être l'amant divin de Zaida ou celui de Camino cela signifiais simplement que j'avais lié mon sort à celui de l'oiseau et que la femme qui m'avait choisit pour cette union était bien celle qu'avait choisit MON CŒUR.

Zaida partit le soir même pour une destination qui m'était inconnue. Elle m'embrassa juste avant son départ et me dit "On m'attends un peu plus loin!."Elle est partie sans se retourner.


J'ai pris mon avion pour Paris le lendemain matin. J'ai laissé dans ma chambre le livre des passions. Je n'ai pas oublié d'emporter avec moi le petit miroir que m'avais remis Zaida le collier que m'avait remis Cuero, quant à l'anneau qui scelle mes épousailles avec l'oiseau et avec Zaida, je l'ai toujours à mon doigt. Dans l'avion, j'ai aperçu quelques temps après le décollage, deux trois navires qui s'acheminaient avec lenteur vers des destinations inconnues ; nous survolions la mer, je me suis dit en moi-même "L'océan vu d'avion n'est pas si mal non plus ! ".Un peu devant moi, il y avait un jeune couple français avec une petite fille, il me sembla reconnaître le jeune couple que j'avais entrevu, les premiers jours de mon arrivée dans cette ville. Je m'apprêtais à m'endormir, je cherchais dans mon sac la montre que j'y avais laissé, je tombai incidemment sur le petit miroir que Zaida m'avait donné, je m'en saisis et je regardai à l'intérieur ; un éclair passa sous mes yeux semblable à un oiseau, je vis apparaître successivement le visage de Zaida, celui de Nuncan, celui de Cuero et celui de Altura, ils regardaient tous dans ma direction, j'entendis Nuncan qui disait "Il est partit !". Je m'endormis peut après.




FIN


Je dédie ce récit aux Disciples de l'oiseau.
Banlieue Sud- de Paris le 3O août I998
ST.J.D'ASTRE.